Calculer son bilan Carbone : un levier tactique
🎬 Interview d’Emmanuel Beaurepaire, Fondateur actionnaire de Recy’stem Pro
Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre activité ?
Je suis Emmanuel Beaurepaire, l’un des fondateurs de la société Recy’stem Pro. Recy’stem Pro a comme objectif et comme mandat social d’aider les entreprises à remplir leurs obligations en matière de collecte et d’enlèvement des produits en fin de vie, et déclarations auprès du registre des producteurs qui est géré par les pouvoirs publics. L’activité initiale était très orientée sur la gestion des déchets, la prise en charge avec des opérateurs, et progressivement l’activité a évolué vers un statut de mandataire.
Donc nous sommes toujours un intermédiaire, notamment pour les metteurs sur le marché de produits, mais qui n’ont pas de représentation juridique en France. Voilà pour la partie historique de gestion des produits en fin de vie, donc de toutes les filières : mobilier, la filière des appareils électriques et électroniques, piles et accumulateurs et les autres filières REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) qui sont en train d’arriver, notamment celles des produits et matériaux de construction.
Qu’apporte le bilan carbone à la stratégie « RSE » des entreprises ?
Le bilan carbone aujourd’hui, la mesure des émissions et les mesures pour en réduire les effets sont prévues, sont à intégrer dans les agréments prévus dans les cahiers des charges des éco-organismes. Nous travaillons pour des producteurs individuels mais qui passent au travers des éco-organismes. Les pouvoirs publics ont un levier formidable parce que tout metteur sur le marché de produits en fin de vie concerné par ces filières est aujourd’hui tenu de déclarer les quantités qu’il met sur le marché, les quantités qu’il collecte, les quantités qu’il recycle. Les pouvoirs publics se sont rendus compte qu’il y avait un levier pour dire : si vous faites déjà tout cela, ce serait bien que vous nous indiquiez quelles sont les émissions CO2 de l’ensemble de vos adhérents de façon à ce que l’éco-organisme progressivement vienne sur ce terrain et propose des solutions.
D’une part au niveau de chacun de leurs adhérents pour réduire les émissions carbone, et d’autre part pour présenter des données globalisées au niveau de chaque éco-organisme, des quantités réellement produites. Cela permettra de donner une réelle visibilité sur le secteur du déchet qui génère des externalités négatives vis-à-vis du climat, de regarder à la fois, liées au transport, liées au recyclage et la réutilisation des matières, quelles sont les quantités réellement produites par ces producteurs.
Pourquoi avez-vous choisi la plateforme GCI ?
Recy’stem Pro a choisi la plateforme GCI car c’est une plateforme simple pour tout expert de rentrer les données de nos adhérents, donc nous les aidons effectivement, à partir d’éléments qu’on leur demande, à remplir leur questionnaire, directement sur la plateforme GCI.
On leur transmet ensuite l’ensemble des données, ce qui leur permet de l’inscrire dans leurs bilans quels qu’ils soient, notamment le bilan environnemental ou le bilan RSE de leur entreprise.
Pourquoi êtes-vous devenu expert GCI ?
Je suis devenu expert GCI car c’est un cheminement logique par rapport à mon expertise. J’avais écrit un livre sur la mise en œuvre du principe de la responsabilité élargie des producteurs en matière de déchets, aujourd’hui la responsabilité, elle va bien au-delà. Elle va notamment sur les émissions carbone, c’est la raison pour laquelle je me suis intégré dans ce dispositif. Par ailleurs je suis en train de terminer un Executive MBA en transition écologique et énergétique donc c’était tout à fait cohérent de rejoindre cette plateforme et de devenir expert.
Quel a été le temps et le coût du bilan carbone de votre entreprise ?
Nous en ce qui concerne Recy’stem Pro on a réalisé notre bilan GCI. Cela nous a pris une heure, parce qu’on est une société de services donc on a peu d’activités qui génèrent des émissions CO2. Donc c’était très rapide à réaliser et le coût de cette prestation représente à peu près 500 euros, ce qui est tout à fait acceptable. C’est quelque chose que l’on utilise maintenant vis-à-vis de nos clients adhérents pour montrer l’exemple et les inciter à faire de même.
Que diriez-vous à un entrepreneur pour le convaincre de faire son bilan carbone ?
Avec ce que l’’on vient de vivre, la crise sanitaire, la crise économique, chaque chef d’entreprise doit faire son bilan carbone. C’est une information qui est indispensable pour lui, pour voir la réalité de ses émissions et surtout mettre en place des mesures pour les réduire !
Difficile aujourd’hui de faire autrement parce que de toute façon, s’il n’y va pas aujourd’hui sans contrainte, il sera obligé de le faire demain avec des contraintes et éventuellement avec des contraintes financières, donc j’invite tous les metteurs sur le marché, les fabricants, les artisans à faire leur bilan carbone. C’est très simple avec cet outil et ça ne coûte pas cher !