Jeux Olympiques de Paris 2024 : un modèle pour l’avenir ?
Alors que le changement climatique et la préservation de l’environnement sont au centre des débats mondiaux, les Jeux de Paris 2024 doivent, en façade, montrer l’exemple. Les organisateurs ont mis en place des mesures qu’ils qualifient d’« ambitieuses » pour réduire l’ empreinte carbone des Jeux.
Quelles initiatives ont été prises pour s’assurer que les JO 2024 laissent un héritage positif et durable, et quels sont les défis et les critiques associés à un événement de cette envergure ?
1. Les préoccupations environnementales des grands événements sportifs
2. Les enjeux en matière de bilan GES
2.1 Une comptabilité carbone aux normes
💚 Les préoccupations environnementales des grands événements sportifs
En effet, l’organisation de l’évènement n’est pas sans conséquences pour le pays hôte – pour n’en citer que quelques-unes :
– Augmentation de la facture énergétique,
– Augmentation des déplacements de marchandises et de personnes
– Construction de nouvelles structures,
– Augmentation des audiences télévisuelles,
– Production de déchets.
Les enjeux en matière de bilan GES
Le comité organisateur a mis en œuvre plusieurs initiatives pour réduire l’empreinte carbone de l’événement. Voici quelques-unes des mesures principales adoptées :
📋 Une comptabilité carbone aux normes
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’est engagé à développer des outils de comptabilité carbone et a fait appel à des experts en climat pour constituer un Comité pour la transformation écologique des Jeux. Ces experts sont formés à la méthode du Bilan Carbone® et ont développé un outil reposant sur près de 10 000 données pour mesurer l’empreinte carbone des Jeux.
🏗️ Utilisation de matériaux et construction durables
Les éditions passées des Jeux Olympiques organisées dans diverses villes hôtes ont souvent été critiquées pour leurs investissements dans des projets de construction coûteux ayant un impact environnemental négatif. Souvent, ces infrastructures ne sont pas utilisées de manière durable. Les Jeux d’Athènes en 2004, de Pékin en 2008, de Rio en 2016, ainsi que la Coupe du Monde 2022 au Qatar, en sont de tristes exemples. Ces constructions représentaient 50 % de l’empreinte carbone des Jeux de Londres et 43 % de celle des Jeux de Rio.
Ainsi Les infrastructures des Jeux de Paris ont été conçues avec une approche dite durable en tenant compte de l’après-Jeux. Parmi les 6 millions de biens et équipements utilisés, 90 % seront réutilisés par les prestataires et partenaires, leur donnant une seconde vie. De plus, 95 % des infrastructures seront temporaires ou déjà existantes, comme le château de Versailles.
La Solideo a opté pour des techniques de construction bas carbone, utilisant notamment des structures en bois, du béton bas carbone et des matériaux recyclés. Sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, la Solideo a constaté une réduction de 47 % de l’impact carbone par rapport à une construction classique. Par exemple, le Village Olympique sera construit avec du bois certifié et d’autres matériaux à faible impact environnemental, intégrant des technologies innovantes pour réduire la consommation d’énergie et optimiser l’efficacité énergétique.
L’exemple de Solideo met en évidence la nécessité de cibler les principaux contributeurs aux émissions tout au long du cycle de vie de l’événement.
Pour la première fois, Paris 2024 a choisi de prendre en compte toutes les émissions de carbone de l’événement, qu’elles soient directes ou indirectes (scopes 1, 2 et 3). incluant donc les émissions indirectes liées à la fabrication et la construction des infrastructures.
Énergies renouvelables
Outre un mix énergétique principalement axé sur le nucléaire, une source à faible émission de carbone, la France a souhaité mettre en avant le renouvelable.
EDF s’est engagé à fournir de l’électricité provenant de sources renouvelables (solaire, éolienne et hydraulique notamment). Annoncée comme une première dans l’histoire des Jeux Olympiques modernes, rappelons que l’utilisation de ces énergies n’est en revanche pas nouvelle. Moulins, aqueducs et autres barrages existaient déjà lorsque la flamme brûlait à Olympie.
Axe d’amélioration certain, les sites olympiques seront connectés aux réseaux électriques existants grâce à Enedis, évitant l’utilisation groupe électrogène, couramment utilisés dans l’événementiel. À titre de comparaison, les Jeux Olympiques de Londres ont consommé 4 millions de litres de diesel pour alimenter leurs sites avec des générateurs. Ce modèle pourrait réduire de 80 % les émissions de carbone liées à l’énergie par rapport à un modèle traditionnel d’événements sportifs.
Transports de personnes
Pour minimiser les déplacements, tous les sites de compétition seront accessibles par les transports en commun. Ceux situés en Île-de-France seront desservis par 4 155 km de pistes cyclables, accompagnées de services de gardiennage.
Le trafic automobile a été repensé, avec une réduction d’un tiers du nombre de véhicules par rapport à la moyenne des Jeux précédents, grâce à l’optimisation et à la mutualisation de leur utilisation.
Axe d’amélioration certain, les sites olympiques seront connectés aux réseaux électriques existants, évitant l’utilisation groupe électrogène, couramment utilisés dans l’événementiel. À titre de comparaison, les Jeux Olympiques de Londres ont consommé 4 millions de litres de diesel pour alimenter leurs sites avec des générateurs.
Impact du Numérique
Pour les équipements numériques, 70 % seront loués parmi ceux déployés pendant les Jeux, avec la garantie d’une seconde vie pour tous ces appareils.
Les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris 2024 tentent tant bien que mal de réduire leur émissionsleur émission de GES, s’engageant à servir de modèle pour les futurs événements sportifs mondiaux. Bien qu’il soit important de reconnaître les efforts déployés par les organisateurs et la joie que ces Jeux de Paris peuvent apporter à bien des gens, de tels évènements semblent rester des non-sens environnementaux. Pour l’instant, le bilan carbone des JO, qui devrait apparaître en octobre prochain, permettra d’en faire une critique plus réfléchir et de tirer des de nouvelles pistes d’action.