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Réductions des émissions carbone : Progrès et défis de la SNBC.

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La SNBC (Stratégie National Bas-Carbone) est un pilier central dans l’économie française, il s’agit de la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Son objectif principal est d’orienter les différents secteurs afin de répondre aux défis environnementaux du XXIe siècle à l’échelle du pays.

Elle dessine une trajectoire de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) jusqu’en 2050 et fixe des objectifs à court et moyen termes. Elle prévoit une diminution progressive des millions de tonnes de CO₂ dans l’ambition d’atteindre la neutralité carbone 2050.

Cette stratégie engage les différents secteurs à réaliser leur bilan GES et à adapter leurs pratiques pour limiter leur impact sur le climat et favoriser un modèle plus durable.

En effet, les entreprises et les décideurs publics sont mobilisés pour adapter leurs infrastructures et adopter des technologies moins émettrices, tout en respectant les règles de concurrence et en s’alignant sur les nouvelles réglementations, basées sur des données précises.

En établissant un cadre clair pour diminuer l’empreinte carbone des principaux secteurs, la SNBC permet de suivre de près le bilan des émissions du pays et d’analyser leur impact climatique à travers les données. Chaque secteur, qu’il s’agisse du transport, de l’industrie ou de l’énergie, est soumis à des objectifs de réduction des GES, afin de limiter l’effet des activités humaines sur le changement climatique et d’améliorer durablement la gestion de l’empreinte environnementale du pays.

Quels sont les progrès réalisés par la SNBC dans les secteurs du transport, de l’énergie, du bâtiment, de l’industrie, de la foresterie et de la gestion des déchets ? Quelles initiatives et résultats ont été obtenus dans ces domaines grâce aux données collectées ?

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Progrès et défis de la transition écologique dans les principaux secteurs

Le rapport sur la transition écologique met en lumière les progrès réalisés à différents niveaux dans la lutte contre le changement climatique. Toutefois, des défis majeurs subsistent pour rendre cette transition véritablement durable, notamment dans les secteurs clés de l’économie.

⚡ L’énergie

Le secteur de la production d’énergie représente 10 % du bilan carbone national en France. La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) vise une réduction de 33 % des émissions d’ici 2030 par rapport à 2015, avec une décarbonation quasi-complète d’ici 2050. L’objectif est de limiter l’empreinte carbone du secteur énergétique en misant sur des sources durables et renouvelables.

✅ Maîtrise de la demande énergétique : L’accent est mis sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et la promotion de la sobriété énergétique pour réduire la consommation globale d’énergie. En 2023, cette démarche a contribué à une baisse de 3 % de la consommation d’électricité.

✅ Décarbonation et diversification du mix énergétique : La France continue de développer ses sources d’énergie renouvelable et de récupération, tout en augmentant la production d’électricité bas-carbone. En 2023, cela s’est traduit par une augmentation de la production nucléaire (+41,5 TWh) et des énergies renouvelables comme l’hydraulique (+9 TWh), l’éolien (+12 TWh), et le solaire (+3 TWh). Ces efforts ont permis de réduire la dépendance aux centrales thermiques, en particulier celles fonctionnant au gaz et au charbon.

En conséquence de ces efforts, en 2023, les émissions liées à la production d’électricité en France ont atteint un minimum historique de 16,1 Mt CO2e, leur plus bas niveau depuis les années 1950. Désormais, les émissions du secteur électrique français représentent moins de 5% du bilan carbone national, bien en dessous de la moyenne européenne à 20,9%.

🚚 Les transports

Le secteur des transports est actuellement le principal émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France, représentant environ 30 % des tonnes de CO2 émises chaque année.

La Stratégie Nationale Bas-Carbone vise une décarbonation quasi complète du secteur des transports d’ici 2050 en mettant l’accent sur:

  • l’électrification massive des véhicules,
  • l’utilisation de biocarburants et de biogaz
  • la mise en place de quotas pour les flottes publiques et privées.

L’objectif est que 100 % des ventes de véhicules particuliers neufs soient électriques d’ici 2040, avec une multiplication par cinq des ventes de véhicules électriques depuis 2022.

Des entreprises se mobilisent pour adopter des produits et technologies plus durables et alignées avec les objectifs climatiques.

L’efficacité énergétique est également une priorité, avec des cibles de consommation réduite pour les véhicules neufs, et des gains d’efficacité prévus pour les poids lourds.

Le transport de marchandises, plus lent à s’électrifier, misera sur un mix énergétique varié et une réduction du trafic grâce au report modal vers des options plus écologiques comme le fret ferroviaire et fluvial.

Enfin, la SNBC projette une hausse modérée du trafic de voyageurs (+26 % d’ici 2050), compensée par le télétravail et le développement des transports collectifs, avec une légère réduction du trafic des voitures particulières et une croissance limitée du trafic poids lourds (+12 %).

Cependant à l’horizon 2050, il pourrait encore constituer un tiers des émissions nationales, malgré des objectifs ambitieux de réduction.

Selon les premières estimations du Citepa, le transport routier atteint 119 Mt CO2e, soit près d’un tiers des émissions totales du pays. La diminution des émissions, estimée à 3,4 % entre 2022 et 2023, s’inscrit dans une tendance globale à la baisse amorcée en 2015, bien que le rythme soit lent (‑0,8 % par an en moyenne entre 2015 et 2019).

La pandémie de Covid-19 a provoqué une baisse exceptionnelle des émissions de ce secteur en 2020, plus de 16 %, en raison des restrictions de déplacements. Cependant, ces émissions ont rebondi en 2021 et 2022 avec la reprise de l’activité économique. En 2023, la réduction observée résulte de plusieurs facteurs.

Facteurs de réduction des émissions :

  • Effets de court terme : L’augmentation des prix des carburants a eu un impact immédiat, limitant les déplacements non essentiels et contribuant ainsi à la réduction des émissions.
  • Effets de moyen et long terme :
    • Le renouvellement progressif du parc automobile par des véhicules moins énergivores, notamment électriques, joue un rôle clé dans cette tendance.
    • Le report modal vers des solutions plus écologiques, telles que le covoiturage et les modes de transport doux (vélo, marche), contribue également à la réduction des émissions de GES.

Malgré ces avancées, la réduction des émissions du transport routier demeure un défi de taille, nécessitant des efforts soutenus pour accélérer la transition vers des modes de transport plus durables et moins polluants.

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🏗️ Le bâtiment

Les émissions du secteur du bâtiment, responsables de 23 % du bilan carbone national, ont diminué de manière significative en 2023. Des mesures telles que la rénovation thermique et l’adoption de pratiques plus durables contribuent à la réduction de l’empreinte écologique, tout en aidant la France à atteindre ses objectifs climatiques. Les entreprises du bâtiment sont invitées à utiliser des produits à faible empreinte carbone pour contribuer à ce mouvement.

Le secteur du bâtiment, responsable de 23 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, a enregistré une réduction significative de ses émissions, atteignant 58,4 Mt CO2e en 2023. Ce résultat est meilleur que les objectifs fixé par la SNBC de 71 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone en 2023. Ce niveau, le plus bas depuis 1990, résulte d’initiatives comme les rénovations thermiques soutenues par le programme MaPrime’Renov. L’adoption de pratiques plus durables contribuent à la réduction de l’empreinte écologique, tout en aidant la France à atteindre ses objectifs climatiques.

Des conditions météorologiques plus clémentes en 2023 ont également favorisé une baisse des besoins de chauffage, contribuant à la réduction des émissions dans ce secteur. Par ailleurs, la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation a incité de nombreux ménages à adopter des comportements plus éco-responsables.

🏗️ L’industrie

Le secteur industriel, responsable de 19% des émissions nationales de GES, vise une réduction de 35% d’ici 2030 et de 81% d’ici 2050, conformément aux objectifs de la SNBC. Les principales actions recommandées incluent :

  • la transition vers des systèmes de production bas-carbone,
  • l’amélioration de l’efficacité énergétique,
  • et l’utilisation de matériaux moins carbonés via l’économie circulaire.

En 2023, les émissions du secteur industriel ont baissé de 7,8% par rapport à 2022, principalement grâce à des réductions dans les sous-secteurs des minéraux non-métalliques, de la chimie, et de la métallurgie.

  • Ces secteurs ont vu leurs émissions diminuer de 6,9%, 6,4%, et 13,9% respectivement.
  • La consommation de gaz naturel dans l’industrie a chuté de 19% en raison de contraintes d’approvisionnement, contribuant à la réduction globale des émissions.

Grâce à ces efforts, le secteur industriel a respecté le budget carbone de la SNBC-2 pour 2019-2023, avec une moyenne de 72,5 Mt CO2e/an.

Les objectifs pour 2030 sont encore plus ambitieux, avec des réductions annuelles prévues de 2% à 5%, pour atteindre 45 Mt CO2e selon les objectifs provisoires de la SNBC-3. En décembre 2023, les 50 sites industriels les plus émetteurs se sont engagés à réduire leurs émissions de 45 % d’ici 2030.

Les entreprises industrielles sont encouragées à calculer régulièrement leur empreinte carbone et à la transition vers des produits plus écologiques et des sources durables.

🌳 La foresterie

Ce secteur permet la séquestration du carbone dans la biomasse et les sols, ce qui est essentiel pour le climat. Avec le réchauffement climatique ces puits de carbone sont de plus en plus fragiles et diminuent au fur à mesure. Estimé à environ -45 Mt CO2e en moyenne dans les années 2000, il s’est considérablement réduit pour atteindre environ -20 Mt CO2e ces dernières années.

Avec la réduction de la capacité des forêts à stocker du carbone, la France doit intensifier ses efforts dans d’autres domaines pour atteindre la neutralité carbone.

La réduction du puits de carbone forestier est principalement due à plusieurs facteurs :

  • Sécheresses répétées depuis 2015, qui ont affaibli les forêts.
  • Maladies des arbres, augmentant leur taux de mortalité.
  • Hausse des récoltes de bois, diminuant la capacité des forêts à capter et stocker du carbone.

La diminution du puits de carbone implique qu’un effort supplémentaire est nécessaire dans les autres secteurs pour atteindre la neutralité carbone.

Initialement, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC-2) visait un puits de carbone entre -40 et -45 Mt CO2 à l’horizon 2030. Cependant, les objectifs provisoires annoncés en 2023 pour la future SNBC-3 n’ont pas encore fixé de nouvelle cible pour ce secteur.

🌽 L’agriculture

Entre 2022 et 2023, les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole en France ont diminué de 1,6 % annonce le Citepa. Cette baisse est principalement due à la réduction des émissions de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O). La diminution des émissions de N2O s’explique par un usage réduit d’engrais minéraux et organiques. Quant aux émissions de CH4, elles ont reculé en raison de la baisse du cheptel bovin, et dans une moindre mesure du cheptel porcin.

En parallèle, les livraisons d’engrais ont fortement diminué en 2023, et le nombre de méthaniseurs agricoles a légèrement augmenté. Ces changements ont permis au secteur agricole de respecter le budget carbone fixé dans la SNBC-2 pour la période 2019-2023, avec une moyenne de 76,1 Mt CO2e par an, légèrement en dessous de l’objectif de 77,6 Mt CO2e/an.

D’ici 2030, la SNBC-2 prévoit que le secteur agricole devra atteindre un plafond de 69 Mt CO2e, avec une réduction annuelle attendue d’environ 1 % pour s’aligner sur les objectifs provisoires de la SNBC-3.

Un progrès encourageant

Face aux défis imposés par le changement climatique, la Stratégie Nationale Bas-Carbone encourage un développement durable qui prend en compte l’impact des activités humaines sur l’environnement.

La baisse des émissions de gaz à effet de serre en France entre 2022 et 2023 est de 5,8%, un pas significatif. Avec cette baisse la France est en bonne voie pour respecter les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-carbone (SNBC-2).

📊 Les données recueillies dans les différents secteurs permettent d’évaluer les progrès réalisés et d’ajuster les efforts pour répondre aux objectifs fixés par la France en matière de réduction des émissions. En s’appuyant sur ces données, les décideurs peuvent orienter leurs actions pour un avenir plus respectueux du climat et mieux adapté aux contraintes écologiques actuelles.

👍 En effet, la réduction des émissions dans des secteurs importants comme l’énergie, l’industrie, les bâtiments est encourageante. Cependant cette baisse, bien que positive, n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs climatiques à long terme, en particulier dans le secteur des transports qui diminue lentement. Le transport qui correspond à un poids considérable dans les émissions nationales (30%).

💪 Tout cela montre qu’il reste encore quelques défis à surmonter. Une grande partie des réductions dans d’autres secteurs s’expliquent par des facteurs conjoncturels, tels que le redémarrage des centrales nucléaires dans le secteur de l’énergie et des conditions météorologiques favorables. Un effort plus soutenu est nécessaire, en particulier dans les secteurs des transports et de l’industrie, pour garantir que la France atteigne ses objectifs de neutralité carbone d’ici 2050.

 

La SNBC et le Global Carbon Initiative partagent un objectif commun : réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique.

Tandis que la SNBC se concentre sur la décarbonation des secteurs en France, GCI agit à l’échelle internationale pour offrir des solutions innovantes dans la réalisation de son bilan carbone®. En unissant ces efforts nationaux et globaux, la France s’inscrit dans une dynamique de collaboration internationale, essentielle pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et faire face aux défis climatiques mondiaux.

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Réaliser le Bilan Carbone de votre entreprise avec la plateforme GCI

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