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Concilier réduction des émissions de CO₂ et compétitivité dans le transport maritime 

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Saviez-vous que près de 80 % du volume des échanges internationaux, se fait par transport maritime ? Le transport maritime est souvent décrit comme la colonne vertébrale du commerce mondial.

Le défi est immense. Alors que la lutte contre le changement climatique exige une réduction rapide et massive des émissions de GES, le transport maritime reste l’un des secteurs les plus difficiles à décarboner. Sa dépendance à des carburants fossiles très polluants, son infrastructure vieillissante et la complexité de ses chaînes logistiques internationales rendent la transition particulièrement exigeante.

Pourtant, les enjeux ne concernent pas uniquement l’environnement. Réduire les émissions devient un levier stratégique pour les entreprises de l’industrie. La transition environnementale exige transparence et adaptation face au changement climatique. Les organisations doivent publier des données fiables, alignées sur les Accords de Paris.

Les quotas d’émissions se resserrent. Le marché carbone européen maritime (ETS) entre en vigueur et impose des contraintes financières. Les nouvelles régulations internationales obligent à agir vite. Les clients exigent des pratiques plus durables. Les investisseurs, attentifs aux critères ESG, renforcent leur pression. S’adapter, c’est rester compétitif.

Les émissions de CO₂ dans le transport maritime : un défi environnemental majeur

L’Organisation Maritime Internationale (OMI) rapporte que le secteur maritime a émis environ 1 076 millions de tonnes de CO2e en 2018, représentant près de 2,89 % des émissions anthropiques mondiales. Sans interventions significatives, l’OMI prévoit que ces émissions pourraient augmenter de 50 à 250 % d’ici 2050.

❓Pourquoi le transport maritime génère-t-il des émissions élevées de CO₂e ?

 

Plusieurs facteurs expliquent ce poids environnemental :

  • Type de carburant utilisé : Le fioul lourd (HFO), particulièrement polluant, reste le carburant principal dans le secteur. Sa combustion émet non seulement du CO₂, mais aussi des particules fines et du soufre.
  • Vieillissement de la flotte : L’âge moyen d’un navire dépasse souvent 20 ans, ralentissant l’adoption des nouvelles technologies efficientes.
  • Distance des parcours : Les longues distances parcourues par les navires exigent une consommation énergétique massive.
  • Charge et vitesse : Plus les navires sont rapides et chargés, plus leur consommation de carburant explose, intensifiant les émissions de GES et de polluants atmosphériques, y compris les oxydes de soufre.

La consommation quotidienne de fioul d’un porte-conteneurs varie en fonction de sa taille, de sa vitesse et de son chargement.

Par exemple :

Selon l’Usine Nouvelle, un navire comme l’Amerigo Vespucci, d’une capacité de 13 830 conteneurs (EVP), consomme entre 120 et 150 tonnes de fioul lourd par jour lorsqu’il navigue à une vitesse moyenne de 18 nœuds.

💥L’impact de l’industrie maritime sur le réchauffement climatique global

 

Le secteur maritime joue un rôle significatif dans le réchauffement climatique global, non seulement par ses émissions de dioxyde de carbone (CO₂), mais aussi par la libération d’autres polluants atmosphériques tels que  :

  • les oxydes d’azote (NOₓ)
  • les oxydes de soufre (SO₂).

Ces substances contribuent à l’acidification des océans et à la pollution de l’air côtier, affectant la santé humaine et les écosystèmes marins.

Selon le Quatrième rapport  de l’OMI sur les gaz à effet de serre, publié en 2020, les émissions totales de GES du transport maritime ont augmenté de 9,6 % de 2012 à 2018. Cette augmentation est principalement due à la croissance continue du commerce maritime mondial.

La croissance continue des émissions, combinée à son impact environnemental significatif, rend impératif le développement d’alternatives. Cela comprend l’adoption de technologies plus propres, de carburants alternatifs et de pratiques opérationnelles durables pour atténuer son empreinte carbone.

💡Le transport maritime : la colonne vertébrale du commerce mondial.

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Les 7 avantages à réaliser le Bilan GES de son entreprise.

On observe que le transport maritime domine largement, représentant 71 % des échanges en 2007 et 77 % en 2019. Chaque année, cette tendance se confirme, soulignant le rôle structurant du fret maritime dans les échanges de l’Union européenne avec les pays tiers.

À titre de comparaison, les autres modes restent très marginaux : le transport routier représente seulement 7 % en 2019, tandis que le transport ferroviaire reste stable à 4 % sur les deux périodes.

Le transport aérien, bien que rapide, reste négligeable dans ce contexte, tandis que les “infrastructures fixes” (comme les pipelines) diminuent légèrement, passant de 12 % à 11 %, et les autres modes chutent de 6 % à 2 %.

Le fret maritime est non seulement la colonne vertébrale du commerce extérieur européen, mais son importance a encore crû entre 2007 et 2019. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de renforcement du règlement environnemental et commercial, consolidant le rôle central du maritime dans les échanges internationaux.

Les stratégies pour réduire les émissions dans le transport maritime

 

Face à ce défi, plusieurs leviers d’action émergent pour aligner le transport maritime avec les objectifs climatiques mondiaux. Chaque compagnie doit élaborer une stratégie claire pour limiter son empreinte carbone.

Des mesures concrètes, telles que l’utilisation d’énergies alternatives ou l’optimisation des routes maritimes, deviennent indispensables. Les ports jouent également un rôle central en proposant des infrastructures adaptées, comme l’électrification à quai.

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Comment pérenniser et renforcer son entreprise par une trajectoire bas-carbone réussie.

✅Passer à des technologies plus vertes

 

Moderniser la flotte est un premier levier essentiel :

 

    • Navires hybrides ou tout-électriques : le Yara Birlekand (navire électrique) en Norvège est capable est capable de naviguer sans émissions de gaz à effet de serre, grâce à une propulsion entièrement électrique alimentée par des batteries en lithium-ion de 6.7 Mwh fournies par Leclanché. Mais le trajet reste une courte distante.

 

  • Sources d’énergies alternatives :
    • GNL (Gaz Naturel Liquéfié) : permet de réduire les émissions de CO₂e d’environ 20 % par rapport au fioul lourd.
    • Hydrogène vert et ammoniac : zéro émission de CO₂ au point d’utilisation, mais leur déploiement reste conditionné par le coût et les infrastructures.

     

  • Systèmes d’assistance vélique : des projets comme Oceanbird par Wallenius Marine tablent sur des navires propulsés à 90 % par le vent.
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💯 Optimisation des itinéraires et pratiques de navigation

 

  • Slow steaming (réduction de la vitesse) : Une diminution de la vitesse de 20 % peut réduire la consommation de carburant jusqu’à 40 % selon l’ancien patron de Barry Rogliano Salles (BRS).
  • Optimisation des routes par l’intelligence artificielle : Utiliser la météo en temps réel pour choisir des routes plus courtes ou moins énergivores.
  • Amélioration hydrodynamique : Le Plan d’action pour la Méditerranée (MAP) indique que, avec une gestion appropriée, une coque lisse peut permettre une économie de carburant allant jusqu’à 10 %.

💚Vers un transport maritime durable : coopération, régulation et marché du carbone

 

La transition écologique du transport maritime repose sur des efforts collectifs. La coopération entre acteurs publics et privés est essentielle. Chaque année, le fret maritime génère environ 3 % des gaz à effet de serre (GES) mondiaux. La coordination est donc indispensable

1. Partage de données environnementales :

La transparence sur les performances CO₂e devient un critère de compétitivité. Compagnies maritimes, affréteurs et chargeurs comparent les navires selon leur efficacité énergétique. Cela pousse à adopter des solutions plus propres.

2. Normes EEXI et CII de l’OMI :

Depuis 2023, l’OMI impose deux indicateurs clés, EEXI (Energy Efficiency Existing Ship Index) et CII (Carbon Intensity Indicator). Les armateurs doivent optimiser la consommation de leurs navires pour rester conformes.

3. Partenariats public-privé :

Ces partenariats facilitent le financement des carburants alternatifs (GNL, méthanol, ammoniac vert) et des technologies propres (voiles rigides, hydrogène, captage de CO₂). Ils donnent aussi accès à des aides européennes, comme celles du Pacte Vert.

4. Marché ETS maritime :

En 2024, l’Union européenne inclut le secteur maritime dans son système d’échange de quotas d’émission (ETS). Les compagnies maritimes devront acheter des quotas de CO₂ pour une part de leurs émissions.

Ce système renforce le principe du pollueur-payeur et crée une pression économique à décarboner. Les coûts d’exploitation liés au fret pourraient ainsi augmenter.

Le respect des règlements internationaux, notamment ceux de l’OMI, impose une adaptation rapide. Sans oublier que la transparence via un rapport régulier sur les émissions et les actions entreprises renforce la crédibilité des engagements environnementaux.

Les bénéfices de la réduction des émissions de CO₂e pour les entreprises

 

Réduire ses émissions ne relève pas uniquement d’une obligation réglementaire. C’est aussi une démarche responsable, en phase avec les attentes sociétales actuelles face au changement climatique.

Réduction des coûts et amélioration de l’efficacité

 

Dans un contexte où la pollution de l’air liée au transport maritime contribue non seulement aux GES mais aussi à l’émission de particules fines, chaque acteur de l’industrie doit repenser son modèle.

  • Le carburant représente en moyenne 50 à 60 % des coûts d’exploitation d’un navire
  • La moindre consommation réduit donc directement les charges financières.

En France comme ailleurs, la pression réglementaire et sociétale s’intensifie pour accélérer la transition énergétique. Utiliser l’énergie de manière plus efficiente devient un impératif économique, mais aussi une opportunité stratégique.

De plus, anticiper les futures taxes carbone (comme le projet de taxe maritime de l’UE prévu pour 2026) ainsi que les quotas imposés par le marché carbone européen (ETS) du transport maritime, permet d’éviter de lourdes pénalités économiques.

Valorisation de l’image d’entreprise et conformité réglementaire

 

Aujourd’hui, nous assistons à une demande croissante de responsabilité sociale et environnementale (RSE), se positionner comme acteur engagé est un avantage concurrentiel fort :

  • Renforcer la fidélité client.
  • Attirer des investisseurs sensibles aux critères ESG.
  • Satisfaire les exigences réglementaires internationales (Accord de Paris, Fit for 55, marché carbone européen…).

Contribution à la durabilité à long terme du secteur maritime

 

Les compagnies maritimes doivent adopter dès maintenant une stratégie durable pour assurer la pérennité de leurs activités. La mise en place de mesures concrètes permet un transport de marchandises plus responsable et limite les risques liés aux réglementations futures.

 

1. Utilisation d’énergies alternatives

Adoption de carburants à faible émission de carbone comme le GNL (gaz naturel liquéfié), le méthanol vert ou l’ammoniac pour réduire l’impact environnemental.

2. Électrification à quai (cold ironing)

Connexion des navires à l’électricité terrestre lorsqu’ils sont à quai, afin d’éteindre les moteurs auxiliaires et limiter les émissions de gaz à effet de serre et de particules fines dans les ports.

3. Optimisation des itinéraires

Mise en place de logiciels de routage intelligent pour réduire la consommation de carburant et éviter les zones sensibles sur le plan écologique.

4. Vitesse éco-optimisée (slow steaming)

Réduction volontaire de la vitesse des navires pour diminuer la consommation d’énergie et les émissions de CO₂e.

5. Installation de systèmes de propulsion hybrides ou véliques

Intégration de voiles rigides, de rotors ou d’ailes pour utiliser l’énergie du vent en complément de la motorisation.

6. Modernisation de la flotte

Remplacement progressif des anciens navires par des unités plus performantes, moins polluantes et mieux isolées énergétiquement.

7. Traitement des eaux de ballast et gestion des déchets

Adoption de systèmes de traitement des eaux de ballast et mise en conformité avec les normes de gestion des déchets à bord.

8. Certification environnementale

Obtention de labels ou certifications (comme ISO 14001 ou Green Marine Europe) pour formaliser l’engagement environnemental de l’entreprise.

En réduisant leur impact environnemental et en favorisant l’usage d’une énergie plus propre, elles renforcent leur position sur les marchés sensibles aux enjeux climatiques. Agir aujourd’hui, c’est anticiper les défis de demain et s’assurer un avenir plus stable et durable.

Chez TkBlue Agency, nous accompagnons les acteurs du transport maritime dans leur transition énergétique de manière concrète et mesurable :

  • Évaluation précise de l’empreinte carbone de vos flux logistiques selon les standards ISO 14083 et GLEC.
  • Identification des leviers d’amélioration à travers des audits environnementaux personnalisés.
  • Mise en place d’un reporting environnemental fiable et certifié, conforme aux attentes des parties prenantes (clients, régulateurs, investisseurs).
  • Valorisation de vos engagements RSE : en intégrant vos performances dans un label reconnu sur le marché international.

Que vous soyez une compagnie maritime, un port, ou un État acteur de la régulation, nous mettons à votre disposition des données précises et des informations fiables pour éclairer vos décisions et renforcer la performance durable de vos opérations.

Grâce à nos outils digitaux innovants et notre expertise certifiée, nous vous aidons à transformer vos contraintes environnementales en véritables atouts stratégiques pour votre développement futur.

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Gaëtan COUREUL | Amaury Sport Organisation

A.S.O choisit GCI pour évaluer l’empreinte carbone de ses événements, en commençant par celui du Tour de France.

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Benjamin GRIZBEC | Fédération Française de Badminton

La FFBad confie à GCI l’évaluation carbone de ses activités, et se poursuit avec la réalisation du bilan GES de 20 clubs affiliés.

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Christophe CHRISTEN | SCHMIDT Groupe

Le Groupe Schmidt a pu enrôler 80% de ses fournisseurs (en termes de volume financier), et réaliser une économie de 242 tonnes de CO2.

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Marlène PIVARD | Natural Grass

Natural Grass a été accompagné par les experts carbone de GCI pour la réalisation de son premier bilan des émissions de GES.

Réaliser le Bilan GES de votre entreprise avec la plateforme GCI

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