Bilan carbone d’un événement professionnel : pourquoi et comment réduire son impact environnemental ?

Pourquoi réaliser un bilan carbone pour un événement professionnel ?

 

Organiser un événement professionnel implique une responsabilité croissante face aux enjeux environnementaux. En France, ces initiatives génèrent chaque année des milliers de tonnes de CO₂e, principalement liées à la mobilité, à l’électricité consommée et aux impacts environnementaux associés.

Mesurer l’empreinte carbone de ces événements n’est pas seulement un geste pour le climat, c’est aussi une démarche stratégique pour les sociétés et les organisations.

♻️ Un engagement éco-responsable qui valorise l’entreprise

 

Réaliser un bilan carbone témoigne de l’engagement concret d’une entreprise ou d’une structure du secteur événementiel en faveur d’un avenir plus durable. Alors que la transition écologique est devenue une priorité à l’échelle européenne, cette démarche répond à la demande croissante des intervenants et des parties prenantes pour des événements plus responsables.

En réalisant le calcul de l’empreinte carbone de leurs activités, les organisateurs ne se contentent pas d’adopter une posture éthique, ils intègrent une démarche stratégique essentielle pour garantir la pérennité de leurs opérations.

De plus en plus, ces organisations comprennent que cette démarche est cruciale pour assurer leur résilience face aux événements climatiques extrêmes et leur capacité à perdurer dans un monde en constante évolution. Ce n’est pas simplement une question de responsabilité environnementale, mais un impératif pour leur survie à long terme.

📈Une opportunité de renforcer son image de marque et sa compétitivité

 

L’image de marque d’une organisation est un facteur clé de son succès, notamment dans un secteur aussi visible que l’événementiel.

Intégrer le bilan carbone dans la préparation d’une manifestation envoie un signal fort : celui d’une entreprise soucieuse de son influence et de son rôle dans la lutte contre le changement climatique.

Cela ne se limite pas à des avantages environnementaux. Selon une étude publiée par GlobalData, les organisations adoptant des pratiques responsables constatent une amélioration de leur réputation et de leur attractivité, notamment auprès des jeunes talents et des consommateurs.

⚖️ Anticiper les réglementations et optimiser les ressources

 

La réglementation évolue rapidement, notamment avec l’application des objectifs environnementaux de l’Accord de Paris et des directives européennes. Réaliser un bilan carbone permet de répondre à ces évolutions en s’alignant sur les normes à venir. À terme, cette démarche peut éviter des pénalités financières ou des sanctions en cas de non-conformité.

De plus, analyser les données relatives aux émissions d’un événement professionnel offre une vision claire des principaux postes émetteurs, tels que les déplacements, la consommation énergétique ou encore la gestion des déchets. Ces données permettent d’identifier des opportunités pour optimiser les ressources et réduire les coûts. Par exemple :

🚌  Encourager l’usage des transports en commun ou le covoiturage pour émissions les gaz à effet de serre liées aux trajets des exposants.

⚡️  Réduire la dépense énergétique grâce à des équipements à faible impacts, comme des éclairages LED ou des technologies moins énergivores.

🥗  Mieux gérer la restauration en favorisant des menus locaux, de saison et avec moins de viande, souvent moins coûteux et plus durables.

Ainsi, le bilan carbone devient un outil organisationnel stratégique qui allie durabilité et rentabilité.

Quels sont les principaux postes d’émissions d’un événement professionnel ?

 

Une manifestation professionnelle génère des émissions carbone significatives, réparties sur plusieurs fonctions majeurs. Mesurer et comprendre ces postes est essentiel pour identifier les leviers d’action.

🚛  Les déplacements et la logistique : un poids carbone écrasant

 

Les trajets des exposants, des intervenants et des prestataires logistiques représentent le poste le plus important. Ils constituent une part majeure des émissions de GES des manifestations, représentant 70 % à 90 % des émissions carbone de chaque événement.

En France, un trajet en avion émet en moyenne 285 g de CO₂ par passager et par kilomètre, contre seulement 14 g pour un trajet en train. Par exemple, un événement à Paris réunissant 500 participants, dont 30 % arrivent en avion depuis l’Europe, peut générer plusieurs tonnes de CO₂ rien qu’avec les voyages.

Pour réduire cela :

• Privilégier des lieux accessibles en transport en commun ou en train.
• Encourager le covoiturage ou proposer des alternatives hybrides comme des participations en ligne.
• Choisir des prestataires logistiques locaux pour réduire les trajets nécessaires.

📝 L’énergie et les ressources consommées sur place

 

Le lieu de l’événement a son importance. Chauffage, climatisation, éclairage et équipements techniques consomment une énergie qui dépend souvent du type d’infrastructure et de son administration.

Cela peut être réduit en choisissant des solutions plus écologiques :

• Opter pour des lieux certifiés “bâtiment basse consommation” ou utilisant des ressources renouvelables.
• Remplacer les éclairages classiques par des LED et limiter les équipements énergivores.
• Adapter la durée de la rencontre pour optimiser les besoins

De plus, la restauration, souvent négligée, contribue largement aux émissions. Les repas contenant de la viande, en particulier du bœuf, ont une conséquence bien supérieure à des options végétariennes. Un kilogramme de bœuf produit 27 kg de CO₂.

Pour y remédier :

• Proposer des menus à base de produits locaux, de saison, et réduits en viande.
• Limiter le gaspillage alimentaire en adaptant les portions au nombre de visiteurs.
• Éviter les emballages jetables en optant pour des alternatives réutilisables

Les déchets et les émissions indirectes

  Les déchets générés par un événement incluent les emballages, les supports papier, les objets promotionnels, ainsi que ceux liés à l’alimentaire. Leur traitement, qu’il s’agisse de recyclage ou d’incinération, génère des émissions indirectes qui alourdissent le bilan carbone globale. L’organisation d’une convention peut entraîner la production de 14 kg de déchets par participant et celle d’un séminaire international jusqu’à 34 kg par invité ! Selon l’Ademe, une manifestation moyenne de 5 000 personnes en générerait 2,5 tonnes, consommerait 1 000 kWh d’énergie et 500 kg de papier. Une structure en charge des déchets peut considérablement réduire cela: 💻  Limiter l’impression de supports papier en favorisant des alternatives numériques. 🚮  Installer des points de tri accessibles et sensibiliser les invités à leur usage. ♻️  Collaborer avec des prestataires spécialisés pour garantir un recyclage efficace. Enfin, il est important de différencier les gaz à effet de serre directes, scope 1, (produites sur le site, comme les ressources utilisées pour le chauffage ou l’électricité) des émissions indirectes, scope 2 (liées aux activités en amont ou en aval, comme la mobilité des intervenants ou la fabrication des supports). Selon le GHG Protocol, ils relèvent des scopes 1, 2, et 3.

Comment réduire l’impact environnemental d’un événement professionnel ?

 

Revenons plus en détail sur les différentes solutions.

📉Réduire l’impact des déplacements des participants et intervenants

 

Les voyages, qu’ils concernent les intervenants ou la logistique, représentent souvent le poste le plus important en termes d’émissions de carbone. Pour les limiter, il existe plusieurs leviers à actionner :

 

• Choisir des lieux accessibles : L’un des moyens les plus efficaces pour réduire les GES liées au transport est de privilégier des lieux “environnementalement responsables”, c’est à dire bien desservis par les transports en commun. Par exemple, organiser des événements dans des villes comme Paris ou d’autres métropoles européennes, bien connectées par le train, limite les voyages en avion, une des sources majeures CO₂ émis.
• Privilégier le covoiturage ou les trajets en groupe : L’utilisation du covoiturage ou des navettes électriques permet de réduire les émissions par personne.

   

• Intégrer des formats hybrides : En offrant une option virtuelle ou hybride pour les invités éloignés, on peut réduire de manière significative les mobilités et donc l’empreinte carbone liée aux manifestations.

💡 Optimiser l’énergie et les ressources utilisées

  Le chauffage, la climatisation, l’éclairage et le fonctionnement des équipements représentent également une source importante de rejets. Pour limiter cela :

 
• Choisir des lieux écoresponsables : Il est crucial de privilégier des infrastructures certifiées pour leur faible consommation électrique. De nombreux lieux en France et en Europe offrent désormais des certifications comme HQE ou BREEAM, qui garantissent leur faible empreinte carbone. Ces lieux utilisent des ressources renouvelables et réduisent au minimum leur usage.
 
• Optimiser l’utilisation énergétique sur le site : Réduire les heures d’usage des équipements énergivores, privilégier des éclairages LED, optimiser le chauffage et la climatisation, utiliser des équipements techniques à faible dépense (écrans LED, projecteurs qui consomment peu) contribue à minimiser l’impact énergétique.
 
• Privilégier une restauration responsable : La restauration représente aussi un poste significatif en termes d’émissions. En choisissant des produits locaux, de saison et végétariens, les sociétés peuvent réduire l’impact carbone des repas. Un menu végétarien émet entre 200 et 300 grammes de CO2 par assiette alors qu’une assiette à base de bœuf émet 20 fois plus de CO2e que l’assiette végétal