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Greenwashing : décryptage d’une pratique controversée et comment s’en protéger

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Saviez-vous que 53 % des allégations environnementales des entreprises sont vagues, trompeuses ou infondées, et que 40 % d’entre elles ne disposent d’aucune preuve à l’appui ? C’est ce qu’a révélé une enquête de la Commission européenne, mettant en lumière une pratique de plus en plus répandue : le greenwashing, ou écoblanchiment.

À l’heure où les consommateurs recherchent des produits plus respectueux de l’environnement, certaines marques enjolivent leurs engagements environnementaux par des stratégies de publicités marketing trompeuses. Affichant des engagements en faveur de l’environnement et du développement durable, certaines d’entre elles jouent pourtant sur l’ambiguïté et l’approximation pour séduire un public soucieux de son empreinte carbone. Profitant de l’effet de mode autour de l’écologie sans forcément adopter de véritables stratégies durables. C’est ainsi que le greenwashing s’est imposé comme un véritable fléau : une stratégie trompeuse visant à donner une image plus verte qu’elle ne l’est réellement, au détriment de la transparence et de la crédibilité.

Cet écoblanchiment nuit à la transition écologique en semant la confusion et en détournant l’attention des véritables actions durables.

Comment reconnaître ces pratiques ? Quels sont leurs impacts sur les organisations et les particuliers ? Et surtout, comment s’en prémunir ? Cet article décrypte les mécanismes du greenwashing et les solutions pour y faire face.

Les mécanismes du greenwashing

💢Définitions et formes courantes

 

Le greenwashing, ou écoblanchiment, désigne l’ensemble des pratiques de communication utilisées par certaines entreprises pour se donner une image écologiquement responsable sans engagement réel. Cette stratégie, qui exploite la sensibilité croissante des consommateurs aux enjeux environnementaux, nuit à la transition environnementale en entretenant la confusion et en retardant l’adoption de solutions réellement durables face à l’augmentation des émissions de GES.

Le greenwashing peut se manifester sous différentes formes :

  • Publicités trompeuses ou mensongères : utilisation d’éléments de langage vagues (« naturel », « vert », « éco-friendly ») sans justification factuelle, ou mise en avant d’un seul aspect environnemental du produit pour masquer un impact global négatif.
  • Labels verts non certifiés : apposition de labels créés en interne ou ne reposant sur aucune certification officielle, entraînant une perception erronée de la performance environnementale d’un produit ou d’un service./li>
  • Stratégies de communication ambiguës : mise en avant d’initiatives écologiques ponctuelles ou secondaires pour détourner l’attention des vraies problématiques environnementales liées aux activités principales de l’entreprise.

 

Plusieurs sociétés ont été accusées de greenwashing ces dernières années, illustrant l’ampleur du phénomène :

  • Volkswagen (2015) – Dieselgate : le groupe automobile a admis avoir installé un logiciel permettant de falsifier les résultats des tests d’émissions polluantes sur ses véhicules diesel. Cette fraude, visant à présenter des moteurs comme plus respectueux de l’environnement qu’ils ne l’étaient réellement, a conduit à une amende de 30 milliards de dollarset à une perte de confiance massive des consommateurs, selon la BBC News.

 

  • Coca Cola (J02024) : En 2024, lors des Jeux Olympiques de Paris, Coca-Cola, en tant que sponsor officiel, a été accusé de greenwashing par plusieurs organisations environnementales françaises, dont France Nature Environnement (FNE). Ces critiques portaient sur la promotion par l’entreprise de ses initiatives de recyclage, perçues comme une tentative de masquer son rôle majeur dans la pollution plastique mondiale, d’après une enquête menée par The Guardian.

👋Impact sur les comportements d’achats

 

Le greenwashing affecte directement la confiance des particuliers et leur comportement d’achat.

Selon une étude récente menée par Green Finance :

  • 64 % des consommateurs ont déjà cessé d’acheter un produit ou une marque après avoir découvert une stratégie de greenwashing.
  • 76 % des moins de 35 ans déclarent être particulièrement attentifs aux fausses allégations environnementales.
  • 80 % des consommateurs souhaitent avoir accès à des outils efficaces pour détecter le greenwashing.

Cette méfiance croissante complique la tâche des entreprises véritablement engagées, qui doivent redoubler d’efforts pour prouver la sincérité de leurs actions en matière RSE.

🚫Les risques associés

 

Le recours au greenwashing expose les entreprises à des risques majeurs, tant sur le plan juridique qu’économique :

 

  • Sanctions réglementaires et financières : les fausses déclarations environnementales sont sanctionnées par les autorités de protection des consommateurs et peuvent entraîner des amendes importantes. Par exemple, l’Union européenne prévoit d’adopter une directive interdisant toute communication environnementale non étayée par des preuves scientifiques vérifiables.
  • Atteinte à la réputation : un scandale de greenwashing peut entraîner une perte de parts de marché et nuire durablement à l’image de marque d’une entreprise. La défiance des consommateurs et des investisseurs envers les organisations non transparentes se traduit par une baisse de la valorisation boursière et une difficulté à attirer de nouveaux clients.

Comment reconnaître et éviter le greenwashing ?

Après avoir analysé les mécanismes du greenwashing et ses conséquences, il est essentiel d’apprendre à le détecter afin de mieux s’en prémunir. Tant les consommateurs que les entreprises ont un rôle clé à jouer dans la prévention de ces pratiques trompeuses et dans la promotion d’engagements environnementaux authentiques, inscrits dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

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🔎 Critères pour identifier l’écoblanchiment

 

    Au vu de la multiplication des stratégies marketing environnementales, il est parfois complexe de distinguer une démarche sincère d’une approche opportuniste. Voici quelques critères permettant d’identifier le greenwashing :

    • Manque de preuves tangibles : Une entreprise mettant en avant des engagements écologiques sans fournir de données chiffrées ou d’explications précises doit être abordée avec prudence.
    • Utilisation d’un langage vague et subjectif : L’emploi de termes génériques tels que “éco-responsable”, “respectueux de l’environnement” ou “durable”, sans certification officielle, constitue un indicateur potentiel de greenwashing.
    • Présence de labels non certifiés: Certains labels, créés en interne ou ne reposant sur aucune reconnaissance officielle, peuvent induire les consommateurs en erreur.
    • Focalisation sur un unique aspect environnemental : Une entreprise peut mettre en avant un attribut spécifique (par exemple, un emballage recyclable) tout en minimisant son impact global sur l’environnement.
    • Stratégies de communication trompeuses :  Une publicité et/ou campagne contenant des images de nature, de couleurs vertes ou de symboles environnementaux sans corrélation avec l’impact réel du produit peut s’avérer trompeuse.

    💡Bonnes pratiques pour les entreprises

     

    Afin d’éviter toute accusation de greenwashing et d’adopter une communication environnementale crédible, les organisations doivent observer plusieurs bonnes approches :

    • Transparence et preuves vérifiables : Il est essentiel de publier des rapports détaillés et accessibles, fondés sur des données scientifiques, pour justifier les engagements concernant l’environnement dans une démarche RSE.
    • Obtention de certifications reconnues : L’adoption de labels officiels tels que l’Écolabel européen, Fair Trade ou B Corp garantit une meilleure crédibilité.
    • Approche systémique et cohérente : L’engagement environnemental doit concerner l’ensemble des processus de production et de distribution, et non se limiter à un produit ou une initiative isolée.
    • Communication honnête et mesurée : Il convient d’éviter toute exagération des bénéfices attribués à l’environnement et de mentionner les axes d’amélioration afin de renforcer la crédibilité de l’entreprise.

    ✅Exemples d’initiatives authentiques

     

    • Patagonia : Cette entreprise spécialisée dans les vêtements outdoor est reconnue pour son engagement environnemental, notamment en matière de transparence sur la provenance des matériaux et les conditions de fabrication.

     

    • Veja : La marque de baskets privilégie l’utilisation de matériaux éco-responsables et un modèle de production éthique, tout en communiquant de manière claire et transparente sur son impact.

     

    • Lush : Connue pour ses cosmétiques fabriqués à la main, Lush promeut une politique de réduction des emballages et des compositions naturelles, tout en militant activement contre les tests sur les animaux.

    Ces exemples démontrent qu’il est possible de concilier rentabilité économique et engagement environnemental sincère, à condition d’adopter une approche authentique et responsable.

    La compréhension des critères du greenwashing et l’application de bonnes pratiques permettent aux particuliers et aux entreprises de favoriser un environnement commercial plus transparent et éthique. La lutte contre cette pratique ne repose pas uniquement sur une vigilance individuelle, mais également sur un cadre réglementaire renforcé et une mobilisation collective, sujets qui seront approfondis dans la section suivante.

    Lutter contre le greenwashing au niveau collectif

    ⚖️Régulation et cadre juridique

     

    Face à la prolifération des déclarations environnementales trompeuses, les institutions publiques renforcent progressivement les réglementations pour encadrer la communication des entreprises. Plusieurs initiatives ont vu le jour à l’échelle nationale et internationale :

    • La directive européenne contre le greenwashing : En 2023, la Commission européenne a proposé une réglementation visant à interdire les allégations écologiques non justifiées et à renforcer les exigences de transparence pour les entreprises.
    • La loi Climat et Résilience en France : Adoptée en 2021, cette loi impose aux entreprises de justifier leurs promesses environnementales et interdit certaines mentions trompeuses, sous peine de sanctions financières.
    • Le renforcement des sanctions par la FTC aux États-Unis : La Federal Trade Commission (FTC) a mis en place des directives strictes pour encadrer l’usage des termes écologiques dans la publicité et sanctionne les entreprises en cas de non-respect.

    Ces mesures sont essentielles pour dissuader les approches de greenwashing et encourager des démarches véritablement durables.

    💚Le rôle des consommateurs

     

    Les consommateurs ont un pouvoir d’influence considérable dans la lutte contre le greenwashing. En adoptant une approche éco-responsable plus critique et informée, ils peuvent inciter les entreprises à améliorer leurs pratiques environnementales.

    Voici quelques actions concrètes que chacun peut mettre en place :

    • Vérifier les labels et certifications : Privilégier les produits portant des certifications reconnues comme l’Écolabel européen, Fair Trade, FSC (Forest Stewardship Council) ou encore le label B Corp.
    • Se méfier des discours vagues : Analyser les arguments des marques et exiger des preuves concrètes sur leurs engagements en terme environnemental.
    • S’informer auprès de sources indépendantes : Consulter les rapports d’ONG, d’associations de consommateurs ou encore les enquêtes journalistiques pour mieux évaluer les promesses des entreprises.
    • Privilégier les entreprises réellement engagées : Soutenir les marques ayant une approche transparente et alignée avec des valeurs de durabilité.
    • Dénoncer les cas de greenwashing : Signaler les méthodes trompeuses aux autorités compétentes ou sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser.

    ♾️Vers un avenir durable

      La lutte contre le greenwashing ne se limite pas à la régulation ou à la vigilance individuelle ; elle repose sur une transformation profonde des campagnes commerciales et des mentalités. Pour y parvenir, plusieurs leviers peuvent être activés :

      • Une éducation environnementale renforcée : Sensibiliser les citoyens dès le plus jeune âge aux enjeux du développement durable, de la gestion de l’énergie et aux risques liés au greenwashing.
      • L’innovation et la recherche : Encourager les entreprises à investir dans des solutions réellement durables, à favoriser le développement de technologies éco-responsables et à privilégier une production plus respectueuse de l’environnement, tendant vers une démarche de neutralité carbone.
      • Des collaborations entre acteurs publics et privés : Les gouvernements, ONG, entreprises et citoyens doivent unir leurs efforts pour instaurer des standards environnementaux solides et crédibles, garantissant une durabilité accrue et contribuant à une réduction collective de l’empreinte écologique mondiale.

      Cette approche globale est essentielle pour promouvoir une transition énergétique efficace et un modèle économique plus respectueux de l’environnement. Des collaborations entre acteurs publics et privés : Les gouvernements, ONG, entreprises et citoyens doivent unir leurs efforts pour garantir une durabilité accrue; contribuant à une réduction collective de l’empreinte écologique mondiale, afin de favoriser un véritable développement durable.

      Le greenwashing représente un obstacle majeur à la transition écologique, semant la confusion chez les particuliers et nuisant aux entreprises véritablement engagées. Face à cette pratique trompeuse, la vigilance individuelle ne suffit pas : un cadre réglementaire strict, des actions collectives et des solutions technologiques sont indispensables.

      En évaluant précisément leurs empreintes carbone et leurs rejets de gaz à effet de serre, les organisations peuvent non seulement se conformer aux réglementations en constante évolution, mais aussi mieux appréhender leur impact sur le climat et la gestion de l’énergie. Une transparence accrue dans la diffusion des informations permet de lutter contre les fausses allégations écologiques. Agir dès maintenant, c’est répondre aux enjeux climatiques tout en assurant une trajectoire résiliente et responsable ; une démarche qui implique aussi bien les particuliers et les ménages que les organisations. De plus, des campagnes de sensibilisation efficaces sont essentielles pour mobiliser l’ensemble des acteurs et accélérer une transition écologique authentique.

      Grâce à des outils performants et un accompagnement expert comme ceux proposés par GCI, elles transforment ces défis en opportunités, alignant durabilité et compétitivité.

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      Nous souhaitons répondre aux exigences et aux orientations ministérielles en nous inscrivant dans une dynamique d’un sport plus responsable en sensibilisant nos adhérents et le grand public.

      Benjamin GRIZBEC

      Chargé de projet Bad & Handicap / Eco-responsabilité, Fédération Française de Badminton (FFBaD)

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