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Peut-on réellement parler de neutralité carbone ?

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Le concept de neutralité carbone a pris une importance capitale dans les discours et les initiatives liées à la lutte contre le changement climatique. Il est souvent évoqué dans les engagements internationaux, les politiques nationales, et les stratégies d’entreprise. La neutralité carbone, également connue sous le terme “zéro émission nette”, vise à équilibrer les émissions de gaz à effet de serre (GES) avec leur absorption par des puits de carbone, qu’ils soient naturels ou technologiques.

Cet objectif est devenu central pour de nombreux pays et sociétés cherchant à minimiser leur impact environnemental et à contribuer à la stabilisation du climat mondial.

Cependant, la réalité de la neutralité carbone est complexe et suscite de nombreuses questions. Peut-on réellement atteindre cet équilibre à l’échelle d’une société ou d’un individu ? Les stratégies actuelles sont-elles suffisantes pour éviter les impacts catastrophiques du réchauffement climatique ?

Cet article explore ces interrogations en présentant le concept de neutralité carbone, en discutant de son importance, et en examinant les défis et les critiques associés à sa mise en œuvre. Nous analyserons également comment les entreprises peuvent effectivement contribuer à cet objectif mondial, en allant au-delà des simples déclarations et en mettant en place des initiatives concrètes et mesurables.

1. Présentation du concept de neutralité carbone

1.1 Définition de la neutralité carbone

1.2 l’importance de la neutralité carbone

1.3 En tant qu’entreprise, pourquoi se diriger vers la neutralité carbone ?

2. Mais comment savoir si une entreprise sera vraiment ‘neutre en carbone’ ?

2.1 Elle ne peut tout simplement pas l’être

2.2 Vaut mieux parler contribution à la neutralité qu’ être neutre en carbone

3 Comment contribuer à la neutralité carbone ?

3.1 Réduire les émissions de gaz à effet de serre

3.2 Séquestrer les émissions

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Présentation du concept de neutralité carbone

🌍 Définition de la neutralité carbone

La neutralité carbone, également appelée “zéro émission nette”, est un concept défini par le Parlement européen comme un état d’équilibre entre les émissions de carbone (d’une entreprise, un pays, un individu…) et l’absorption de carbone de l’atmosphère par les puits de carbone.

Cela signifie que les émissions résiduelles sont équilibrées par les puits de carbone qui peuvent être naturels ou artificiels, tels que les forêts, les océans ou les technologies de captage et de stockage du carbone.

Atteindre la neutralité carbone implique donc de réduire au maximum les émissions de GES, c’est-à-dire de séquestrer le carbone de manière durable et, si nécessaire, de compenser les émissions restantes par des projets de compensation carbone. Afin de rétablir un équilibre entre les émissions que nous émettons et ce que la planète peut vraiment encaisser en termes d’émission.

Ainsi, la neutralité carbone est devenue un objectif décisif pour de nombreux pays et entreprises dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.

⚠️ L’importance de la neutralité carbone

La neutralité carbone correspond à la stratégie de grande envergure pour lutter contre le réchauffement climatique. Considérée comme une solution clé, elle vise d’abord à réduire notre impact environnemental, puis à équilibrer les émissions de carbone avec leur absorption par les puits de carbone.
L’objectif est de limiter le réchauffement global à 1,5 degrés Celsius, (un seuil que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) juge sur). Dépasser 2 degrés de réchauffement pourrait entraîner des conséquences graves telles que la montée du niveau des mers, des vagues de chaleur extrême, des pénuries d’eau et de nourriture, ainsi que la perte de nombreuses espèces animales et végétales. Pour éviter ces impacts climatiques catastrophiques, il est essentiel de faire attention à son empreinte écologique afin de respecter cet objectif.

L’Accord de Paris, signé par 195 pays, y compris l’Union européenne, fixe des objectifs pour atteindre la neutralité carbone d’ici la seconde moitié du siècle et rassemble la communauté internationale autour de cette cause. Cet accord souligne l’urgence d’agir pour stabiliser les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et prévenir les impacts dévastateurs du changement climatique. Les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris représentent un premier pas vers une action climatique coordonnée à l’échelle mondiale.

🚀 En tant qu’entreprise, pourquoi se diriger vers la neutralité  carbone ?

Adopter une stratégie de neutralité carbone permet aux entreprises de lutter contre le changement climatique et de viser un avenir meilleur pour les générations futures.

Pour une entreprise, agir en faveur de la neutralité carbone améliore d’abord son image de marque auprès de consommateurs de plus en plus sensibles aux enjeux écologiques. Aujourd’hui, les consommateurs sont beaucoup plus attentifs aux discours des entreprises et conscients de l’empreinte carbone de leurs achats, ce qui en fait un critère d’achat important. Les entreprises ont ainsi l’opportunité d’adopter des pratiques durables pour attirer une clientèle fidèle et engagée.

Ensuite, cette démarche permet de réaliser des avantages financiers à long terme. Les entreprises qui investissent dans la réalisation d’un bilan carbone peuvent élaborer un plan d’action pour réduire leurs émissions en identifiant les activités les plus polluantes. En utilisant des technologies propres, elles peuvent réaliser des économies significatives sur les coûts énergétiques. De plus, de nombreuses aides financières, telles que le Diag décarbonation, sont disponibles pour les entreprises souhaitant réduire et mesurer leurs émissions.

Enfin, les investisseurs et entrepreneurs sont également plus sensibles à un engagement vers la neutralité carbone, ce qui favorise les entreprises œuvrant pour un avenir durable. Le respect des obligations légales (bilan carbone, rénovation énergétique), l’intégration de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et l’engagement des collaborateurs dans cette transition énergétique sont des atouts précieux pour attirer des partenaires commerciaux et des financements.

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Mais comment savoir si une entreprise sera vraiment ‘neutre en carbone’ ?

Elle ne peut tout simplement pas l’être

De nombreuses entreprises prétendent être neutres en carbone, mais la réalité est souvent plus complexe. En vérité, une entreprise ne peut pas réellement être « neutre en carbone ». Comme l’indique l’ADEME : “Les acteurs économiques qui s’engagent ne peuvent se revendiquer “neutres en carbone” ; l’atteinte d’une neutralité carbone arithmétique n’ayant pas de sens à leur échelle.” En revanche, les entreprises peuvent valoriser leur « engagement vers la neutralité carbone en 2050 », contribuant ainsi à cet objectif mondial.

Ces déclarations montrent que l’échelle des entreprises est bien trop petite pour compenser entièrement les émissions. La neutralité carbone est un concept qui s’applique à une échelle planétaire. Pour atteindre la neutralité carbone pour une entreprise, la compensation serait la solution.
En effet, la compensation carbone implique de calculer l’impact carbone, de le réduire autant que possible, puis de compenser les émissions restantes par l’achat de crédits carbone. En théorie, ce processus permettrait d’atteindre une neutralité carbone chaque année. Cependant, cette approche présente de nombreuses limites. Voici trois points illustrant ces limites :

 

📉 Imprécision du calcul : Le périmètre des émissions prises en compte par les entreprises peut être incomplet. Souvent, les émissions indirectes, telles que celles liées à la chaîne d’approvisionnement ou à l’utilisation des produits vendus, sont négligées. Cela peut entraîner une sous-estimation significative de l’empreinte carbone réelle de l’entreprise.

 

⚖️ Un principe contestable : Le concept de compensation des émissions repose sur des principes contestables. L’idée d’une équivalence entre une réduction à la source et l’achat de crédits carbone est souvent physiquement discutable. De plus, comparer une émission immédiate et certaine à un évitement ou une absorption future présumée est problématique. Cette approche peut induire une fausse impression de neutralité et retarder les actions nécessaires pour réduire les émissions à la source.

 

📏 Échelle trop petite : À l’échelle des entreprises, il est difficile de contrebalancer entièrement les émissions. C’est un concept qui doit être appliqué à l’échelle mondiale pour être réellement efficace. Les entreprises doivent se concentrer sur des réductions réelles et tangibles de leurs émissions plutôt que de s’appuyer uniquement sur la compensation carbone.

 

En conclusion, bien que l’engagement des entreprises vers la neutralité carbone soit essentiel, le risque réside dans le fait que celles-ci se concentrent davantage sur la compensation de leurs émissions de carbone plutôt que sur leur réduction et leur mesure. C’est là que se situe l’enjeu principal et le nerf de la guerre. Ainsi, il est important de reconnaître les limites de cette approche et de se concentrer sur des actions concrètes et mesurables pour réduire les émissions de manière plus significative.

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Vaut mieux parler contribution à la neutralité qu’ être neutre en carbone

Plutôt que de viser une prétendue neutralité carbone absolue, les entreprises devraient se concentrer sur leur contribution active à l’effort mondial de réduction des émissions. En réalité, aucune entreprise n’est véritablement neutre en carbone; elles jouent un rôle dans un effort collectif global pour atteindre cet objectif.

Il est préférable de se concentrer sur des améliorations constantes et progressives de leurs pratiques pour maximiser leur impact positif sur le climat, plutôt que de viser une neutralité ponctuelle et immédiate. Une telle approche simpliste peut induire en erreur et minimiser l’importance des actions à long terme nécessaires pour réellement réduire les émissions.

La contribution carbone encourage les entreprises à adopter une perspective à long terme, axée sur des réductions continues et des améliorations progressives. Cette dynamique permet une réponse beaucoup plus impactante pour l’atteinte des objectifs mondiaux.
Cela implique de réduire au maximum ses propres émissions, en mobilisant les collaborateurs et en stimulant leur créativité pour trouver des solutions durables.

En somme, il est crucial pour les entreprises de faire attention à leur approche et de se concentrer sur leur contribution active à la neutralité carbone mondiale. En adoptant une perspective dynamique, collective et scientifiquement rigoureuse, elles peuvent jouer un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique et promouvoir un avenir plus durable.

Comment contribuer à la neutralité carbone ?

📉 Réduire les émissions de gaz à effet de serre

La première étape pour toute entreprise cherchant à contribuer à la neutralité carbone est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour y parvenir, il est crucial de mettre en place des actions concrètes au sein des entreprises.

Voici quelques moyens efficaces pour décarboner votre entreprise :

🟢 Se tourner vers les énergies renouvelables : L’adoption des énergies renouvelables est une étape fondamentale dans la réduction des émissions de carbone. Installer des panneaux solaires, des éoliennes ou des systèmes de biomasse sur les sites de l’entreprise permet de diminuer la dépendance aux énergies fossiles. En plus de réduire l’empreinte carbone, cette transition vers des sources d’énergie durable peut offrir des avantages économiques à long terme, comme des coûts énergétiques plus bas.

 

📊 Respecter les quotas du marché carbone : Respecter les quotas du marché carbone peut être réalisé par l’optimisation des processus de fabrication, l’éco-conception des produits et la réduction des déchets. Une stratégie de sobriété peut inclure l’utilisation de capteurs et de systèmes de gestion de l’énergie pour surveiller et optimiser la consommation d’énergie.

 

🏭  Mettre en place une stratégie de sobriété énergétique : Cela peut être réalisé par l’optimisation des processus de fabrication, l’éco-conception des produits et la réduction des déchets. Une stratégie de sobriété peut inclure l’utilisation de capteurs et de systèmes de gestion de l’énergie pour surveiller et optimiser la consommation d’énergie. En réduisant la demande d’énergie, les entreprises peuvent non seulement diminuer leurs émissions de carbone mais aussi réaliser des économies significatives.

 

🏢  Rénover les bâtiments professionnels : En améliorant l’isolation, en installant des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation plus efficaces, et en intégrant des technologies de construction durable, les entreprises peuvent considérablement diminuer leur consommation d’énergie. Ces rénovations ont un impact majeur, comme en témoigne la réduction de 2,1 millions de tonnes de CO2 équivalent grâce aux rénovations dans le secteur résidentiel en 2019.

 

⚙️ Utiliser des équipements à haute performance énergétique : Des machines et des systèmes plus efficients utilisent moins d’énergie pour le même rendement, ce qui réduit les coûts opérationnels et les émissions. Il est important d’évaluer régulièrement l’efficacité énergétique des équipements et d’investir dans des technologies modernes qui offrent une meilleure performance énergétique. Cela inclut tout, des appareils de bureau aux grandes machines industrielles.

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🌳 Séquestrer les émissions

La séquestration carbone est un volet essentiel dans la lutte contre le changement climatique. La séquestration du carbone doit être envisagée comme complémentaire au dispositif de réduction et uniquement sur des émissions qui ne sont pas remplaçables.

La priorité absolue reste de développer des technologies “propres” nécessaires pour réduire les émissions. Ainsi La séquestration consiste à capturer et à stocker le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère, empêchant ainsi son accumulation et ses effets nocifs sur le climat.

Pour séquestrer le carbone, il faut développer les puits de carbone naturels comme les forêts, les marais côtiers, le bocage et le phytoplancton. Cela peut passer par des projets tels que la protection des océans, le reboisement des forêts, la régénération des sols agricoles…

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