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Bilan carbone d’un festival : comment organiser un événement culturel écoresponsable ?

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Les festivals, véritables vitrines de la culture et de la créativité, attirent chaque année des millions de festivaliers en France et en Europe. Cependant, derrière l’effervescence des spectacles, des concerts et des cabarets, se cache des enjeux liés au climat non négligeable.

Mobilité des participants, consommation d’électricité, production de déchets ou encore gestion logistique : chaque édition est source d’émissions GES significatives. Par exemple, un rassemblement emblématique comme les Vieilles Charrues ou le Festival de Cannes peut générer des milliers de tonnes de CO₂e, notamment en raison des trajets internationaux et de l’utilisation de source énergétique particulièrement émissives.

Dans ce contexte, il devient impératif pour les organisateurs de festivals de prendre la mesure de leur répercussions liées au climat. Réaliser un bilan carbone n’est plus seulement une option, mais une nécessité.

Cette démarche permet non seulement de quantifier les émissions liées à l’événement, et ainsi d’identifier les leviers prioritaires de réduction . Et les bénéfices sont nombreux : un festival eco-friendly attire un public de plus en plus sensible aux conséquences écologiques, répond aux attentes des partenaires et sponsors engagés, tout en anticipant des réglementations environnementales de plus en plus strictes.

Mieux encore, opter pour une gestion durable peut également avoir des retombées économiques positives. Réduire les dépenses énergétiques, optimiser les solutions de mobilité ou adopter une politique de réduction des déchets sont autant d’actions qui permettent de maîtriser les coûts tout en renforçant l’image “green” du festival.

Pourquoi réaliser un bilan carbone pour un festival ?

🔍 Identifier les principaux postes émetteurs

 

Réaliser un bilan carbone permet aux organisateurs de quantifier précisément les gaz à effet de serre (GES) émis. Cette analyse détaillée met en lumière les postes les plus émetteurs et oriente la mise en œuvre de stratégies ciblées pour réduire le poids carbone . Cette démarche rigoureuse est devenue incontournable pour toute rencontre culturelle souhaitant adopter une approche engagée pour lutter contre le changement climatique.

Par exemple, les trajets des participants et des performers constituent une part majeure des émissions de nombreux spectacles. Une étude menée en 2024 sur plusieurs manifestations culturelles françaises a montré que ces trajets représentent en moyenne 69 % des rejets totales de CO₂ d’un festival. À cela s’ajoute la consommation énergétique, qui, bien que moins importante en proportion (environ 2 %), reste cruciale.

L’identification des postes émetteurs via un bilan carbone permet ainsi de cibler en priorité les actions à mener. En incitant les spectateurs à se tourner vers des solutions comme le covoiturage ou les transports en communs, les manifestations culturelles peuvent réduire significativement les impacts tout en restant alignés avec leurs objectifs artistiques.

🤝 Répondre aux attentes des festivaliers et des partenaires

 

Aujourd’hui, le public est de plus en plus conscient des enjeux climatiques et cherche des rencontres qui partagent ces préoccupations.

De nombreuses manifestations artistiques ont déjà montré l’exemple. Par exemple, le festival We Love Green, organisé à Paris, est reconnu pour ses engagements écologiques, notamment en matière de restauration et de gestion des résidus. Selon leur bilan carbone de 2023, les actions déployées ont permis de réduire les émissions à 10 kg de CO₂ par festivalier, contre 14,6 kg en 2022.

Les entreprises reconnaissent de plus en plus l’importance de s’associer à des rencontres culturelles engagés dans des démarches écologiques, afin de renforcer leur image engagée. Cette évolution s’inscrit dans une tendance où les entreprises valorisent leur image « engagée » en s’associant à des projets alignés avec leurs valeurs.

⚖️ Anticiper les réglementations et optimiser les coûts

 

Les réglementations environnementales évoluent rapidement, et les festivals ne font pas exception. Dans notre pays, plusieurs régions imposent désormais des mesures strictes pour réduire les impact environnementales des grandes rencontres culturelles. Ces contraintes légales encouragent les organisateurs à adopter une démarche proactive.

Anticiper ces exigences via un bilan carbone permet non seulement de respecter la réglementation, mais aussi de démontrer un engagement sincère envers la durabilité. Cela évite des sanctions potentielles et ouvre la voie à de nouvelles opportunités de financement.

D’un point de vue économique, le bilan carbone aide également à optimiser les coûts. En identifiant les sources de gaspillage, comme une surconsommation énergétique ou une mauvaise gestion des résidus, ils peuvent réduire leurs dépenses. Par exemple, le festival Cabaret Vert à Charleville-Mézières a entrepris des initiatives pour réduire son poids carbone, notamment en remplaçant les générateurs fonctionnant au diesel par des consommations énergétiques renouvelables.

Un projet prévoit de rendre le rassemblement artistique autonome énergiquement à 95 % d’ici 2030, en installant des panneaux solaires et en réhabilitant une centrale hydroélectrique. Cette transformation vise à réduire de 90 % du GES émis liées à l’énergie, représentant 3 % du bilan carbone total de l’événement.

En conclusion, réaliser un bilan carbone est une étape essentielle pour identifier les principaux postes émetteurs, répondre aux attentes des spectateurs et des sponsors, anticiper les réglementations à venir, et optimiser les coûts. En intégrant cette démarche, ils renforcent leur rôle de modèles dans le transition environnemental, inspirant à la fois les spectateurs et les autres acteurs culturels.

Quels sont les principales sources d’émissions d’un festival ?

🚘 Transport et consommation énergétique

 

La mobilité est, sans surprise, le poste le plus émetteur pour un festival. Que ce soit le trajet des spectateurs, des performers ou le transport logistique, cette composante peut représenter jusqu’à 70 % des émissions totales.

Trajets des festivaliers et artistes :

Logistique du matériel :

    • L’acheminement des infrastructures, comme les scènes ou les équipements sonores, est également une source significative de GES émis. Le recours à des camions ou à des avions pour les longues distances augmente considérablement l’impact sur l’environnement.

L’énergie utilisée est le deuxième pilier de cette catégorie. Les besoins énergétiques d’un rassemblement artistique pour alimenter les scènes, les stands et les installations sont souvent élevés, et les choix énergétiques influencent directement les rejets.

Groupes électrogènes et éclairages :

      • Les lieux accueillant les festivals ne sont souvent pas raccordés au réseau électrique, ce qui rend l’utilisation de groupes électrogènes indispensable. La plupart fonctionnent encore au diesel, une énergie fossile dont la combustion est particulièrement émissive. Par comparaison, un passage aux ressources renouvelables ou à des solutions hybrides permettrait de réduire les rejets de CO2 significativement

     

      • Les équipements énergivores, comme les systèmes de sonorisation et les écrans géants, contribuent également de manière significative à la consommation d’électricité.

     

    • Les stands de restauration, eux aussi très consommateurs d’énergie pour la préparation et la conservation des aliments, participent à ces émissions élevées.

 

🚮Consommation et gestion des denrées : des défis environnementaux majeurs

 

La restauration, les boissons et la production de résidus représentent une autre catégorie clé des émissions d’un festival. Ces postes, souvent négligés, ont pourtant une conséquence environnementale considérable.

🥤 Restauration et boissons :

    • La chaîne d’approvisionnement des repas et des boissons génère des émissions liés au fret des denrées, à leur production et à leur stockage. Les menus à base de viande, par exemple, ont une empreinte carbone bien plus élevée que les options végétariennes ou végétaliennes.

🍽️ Vaisselle jetable :

    • L’usage de vaisselle jetable en plastique, encore répandu dans de nombreux festivals, génère des résidus non recyclables et aggrave les impacts sur l’environnement. Le développement vers des alternatives réutilisables est une étape clé pour limiter ces enjeux.

La gestion des résidus est un autre défi majeur. Un festival peut générer énormément de résidus en quelques jours, notamment sous forme d’emballages alimentaires, de gobelets ou de flyers.

🗑️ Quantité de résidus :

🌱 Exemple d’initiative :

    • Certaines manifestations artistiques ont installé des points de collecte visibles et investissent dans des matériaux recyclables pour réduire leur répercussion. Cela permet non seulement de limiter les rejets CO2 liés au traitement des résidus, mais aussi de sensibiliser les spectateurs.

Comment réduire l’empreinte carbone d’un festival ?

 

Organiser un rassemblement artistique engagé nécessite une approche globale visant à minimiser l’impact environnementale. Voici des stratégies éprouvées, illustrées par des exemples concrets, pour y parvenir.

🚌 Réduire les déplacements carbonés

 

La mobilité des spectateurs et des artistes constitue une part significative des GES émis lors d’un festival. Adopter des solutions de mobilité éco-friendly est donc essentiel.

Encourager le covoiturage et les transports en commun :

    • Des rencontres comme Marsatac et le Green Fest ont mis en place des groupes dédiés au covoiturage, facilitant ainsi les trajets partagés.
    • La proximité avec des gares ou des stations incite les participants à privilégier ces modes de déplacement.

Privilégier les artistes locaux :

    • En réduisant les trajets longue distance, notamment en avion, le poids carbone est significativement diminué.

Proposer des navettes électriques ou des vélos-taxis :

    • Des solutions de moyens de locomotion sur site écologiques, comme des navettes électriques.

⚡️ Adopter une gestion énergétique responsable

 

La consommation d’électricité est un autre facteur clé des émissions. Des mesures peuvent être mises en œuvre pour la rendre plus engagé.

Passer aux ressources renouvelables :

    • Le Boom Festival au Portugal, reconnu pour son engagement en matière de durabilité. Ce festival biennal utilise des panneaux solaires pour alimenter ses scènes, réduisant ainsi son empreinte environnementale.

Installer des éclairages LED à faible consommation :

    • L’utilisation de technologies d’éclairage basse consommation permet de diminuer la consommation électrique.

Calculer les besoins réels pour éviter la surconsommation :

    • Une planification précise des besoins énergétiques évite les excès et les gaspillages.

🥗 Favoriser une restauration durable et optimiser la gestion des déchets

 

L’alimentation et la gestion des résidus sur le site du festival ont une conséquence environnementale notable. Des initiatives peuvent être mises en place pour les rendre plus éco-friendly.

Proposer des menus végétariens et/ou issus de circuits courts :

    • Remplacer la viande par une alimentation végétarienne, locale et de saison peut diviser par dix les émissions liéesà l’alimentation.

Supprimer les plastiques à usage unique en faveur de la vaisselle réutilisable :

    • Des festivals comme le Vyv Festival cherchent à proposer de la vaisselle réutilisable et à travailler avec des prestataires locaux pour réduire leur conséquence environnementale.

Établir un tri efficace avec des points de collecte visibles :

    • Des initiatives de tri et de recyclage permettent de réduire significativement les matières résiduelles envoyées en décharge..

Recycler ou réutiliser les matériaux de construction et décoration :

    • L’utilisation de matériaux recyclés ou réutilisables pour les infrastructures du festival contribue à la baisse de la trace environnemental.

En adoptant ces mesures, les manifestations artistiques peuvent non seulement réduire leur empreinte environnementale, mais aussi sensibiliser le spectateur aux conséquences écologiques d’un tel évènement et promouvoir des pratiques engagées dans l’industrie événementielle.

Les festivals, qu’ils se déroulent à Paris, Lille, Cannes ou dans d’autres villes emblématiques d’Europe, incarnent des moments de partage, de culture et de fête. Cependant, leur empreinte environnementale reste un défi de taille, avec des rejets de GES significatives provenant des transports, consommation énergétique, de la restauration et de la gestion des déchets.

Réaliser un bilan carbone constitue une première étape incontournable pour comprendre et réduire ces émissions. En identifiant les postes les plus émetteurs, les organisateurs peuvent mettre en œuvre des solutions concrètes et adaptées, tout en répondant aux attentes croissantes des spectateurs, des partenaires et des institutions.

Face à l’urgence climatique, chaque tonne de CO₂ évitée compte. Les manifestations cultuelles, par leur capacité à sensibiliser des millions de personnes, jouent un rôle clé dans le sensibilisation du plus grand nombre en devenant des acteurs exemplaires.

GCI se tient à disposition pour accompagner les festivals dans cette démarche ambitieuse. Grâce à notre expertise et à des outils adaptés, nous aidons les organisateurs à établir des bilans carbone précis, à identifier les leviers d’action et à inscrire leurs événements dans une dynamique durable et tournée vers l’avenir.

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