De la NFRD à la CSRD : L’évolution du reporting extra-financier européen

La directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive) constitue une étape majeure dans l’évolution du reporting financier et extra-financier au sein de l’Union européenne. Adoptée par la Commission européenne, cette directive établit un cadre pour la publication d’informations en matière de durabilité.
Avec l’entrée en vigueur progressive de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises sont désormais tenues de rendre compte de leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance avec un niveau de précision inédit.
Cette évolution marque un tournant : le développement durable ne se limite plus à des engagements volontaires ou à des rapports marketing. Il devient un sujet structurant, inscrit dans la stratégie des organisations.
Cet article revient sur les principales étapes de cette transformation, les obligations qui en découlent et les outils à mobiliser pour s’y préparer efficacement. L’objectif : comprendre les nouvelles règles du jeu, sans les complexifier, pour mieux s’en saisir.
Sommaire
Contexte et évolution du cadre réglementaire
La directive NFRD de 2014 a marqué un tournant dans le sustainability reporting des entreprises européennes. Elle a posé les bases d’une standardisation du reporting extra-financier, avant d’évoluer vers la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), plus ambitieuse et plus exigeante.
Transition de la NFRD vers la CSRD
La transformation du cadre réglementaire NFRD vers CSRD reflète une évolution majeure :
- Élargissement du périmètre d’application
- Renforcement des exigences de reporting
- Standardisation accrue des informations
- Obligation de vérification externe
Obligations et exigences de reporting
📝 Informations requises
Les entreprises doivent communiquer sur les politiques environnementales, notamment le bilan carbone, ainsi que sur les enjeux sociaux et sociétaux. La gouvernance d’entreprise et les informations financières et extra-financières doivent également faire partie du reporting afin d’assurer une transparence optimale. Cela inclut souvent la réalisation d’un bilan GES couvrant les scopes 1, 2 et 3.🌍 Périmètre d’application
La nouvelle directive s’applique aux grandes entreprises cotées ainsi qu’aux PME cotées, avec des dispositions adaptées. Les filiales de groupes étrangers opérant dans l’UE et les entreprises dépassant certains seuils sont aussi concernées par ces obligations de reporting.Mise en œuvre du reporting extra-financier
🔍 Collecte et analyse des données
Le processus de reporting en matière de durabilité repose sur une méthodologie structurée et des outils de collecte adaptés. Une vérification rigoureuse ainsi qu’une analyse approfondie des impacts sont essentielles pour garantir la fiabilité des données communiquées. Cela peut inclure le calcul ACV pour certains produits ou services.
📏 Standards de reporting
La Commission européenne a développé des standards spécifiques afin d’harmoniser les pratiques de reporting, de faciliter la comparabilité des données et d’assurer une transparence accrue. Ces standards visent également à renforcer la crédibilité des informations publiées, notamment dans la DPEF et la BDESE.Impact sur la transformation des entreprises
🌍 Contribution à la transition écologique
Le reporting extra-financier joue un rôle crucial dans la transition écologique en permettant de mesurer les impacts environnementaux et d’identifier les risques climatiques. Il encourage également les actions durables et facilite la prise de décision stratégique en matière de durabilité, y compris l’exploration du scope 4 pour les émissions évitées.💼 Performance et durabilité
L’intégration des critères ESG influence directement la performance financière des entreprises, leur stratégie globale ainsi que leur capacité à innover. Une meilleure gestion des risques est également un des bénéfices majeurs de cette intégration.Enjeux et opportunités
🏢 Pour les entreprises
Le cadre réglementaire du reporting extra-financier représente une véritable opportunité de transformation et un levier de développement durable. Il favorise un dialogue renforcé avec les parties prenantes et constitue un facteur clé de compétitivité. L’utilisation d’une matrice de matérialité RSE peut aider à identifier les enjeux prioritaires.💹 Pour les investisseurs
Les nouvelles exigences de reporting offrent aux investisseurs une meilleure évaluation des risques et facilitent la comparaison entre les entreprises. Elles permettent des décisions d’investissement plus éclairées et une mesure plus précise de l’impact sur la durabilité.Perspectives et recommandations
🛠️ Anticipation et préparation
Pour répondre aux nouvelles exigences, les entreprises doivent se familiariser avec les nouvelles réglementations, adapter leurs systèmes d’information et former leurs équipes. Il est aussi essentiel de structurer leur processus de reporting pour garantir son efficacité.📈 Bonnes pratiques
Un reporting efficace repose sur une approche intégrée impliquant toutes les parties prenantes. L’investissement dans des outils adaptés et l’assurance d’une vérification rigoureuse des données constituent des éléments fondamentaux pour garantir la qualité des informations publiées. Les entreprises peuvent également explorer les options de compensation carbone et de subventions pour bilan carbone.Conclusion
L’évolution du cadre réglementaire du reporting extra-financier, de la directive NFRD à la CSRD, reflète l’importance croissante des enjeux de durabilité pour les entreprises et les investisseurs. Cette transformation représente un défi majeur mais aussi une opportunité pour les organisations de repenser leur modèle d’affaires et leur contribution au développement durable.
Pour réussir cette transition, les entreprises doivent :
- Anticiper les nouvelles exigences
- Investir dans les ressources nécessaires
- Adopter une approche systématique
- S’engager dans une démarche d’amélioration continue
Dans un contexte où la matière durabilité devient centrale, le reporting extra-financier s’impose comme un outil stratégique pour piloter la transformation des entreprises et répondre aux attentes croissantes des parties prenantes en matière de transparence et de responsabilité. Une communication RSE efficace basée sur ces rapports est essentielle pour valoriser les efforts de l’entreprise.