Scope 2 et Scope 3 : comprendre les émissions indirectes et leur impact sur la stratégie bas carbone

Réduire l’empreinte carbone des entreprises ne se limite plus aux émissions directes. Aujourd’hui, les émissions indirectes, liées à l’énergie (Scope 2) et à la chaîne de valeur (Scope 3), représentent la majorité des gaz à effet de serre (GES) dans un bilan carbone.
La norme ISO 14064 et la méthodologie Bilan Carbone® permettent d’encadrer cette comptabilisation. Elles sont utilisées par des acteurs majeurs comme Google, Amazon, ou des institutions telles que BPI France, Bureau Veritas, ou dans le cadre de la DPEF (Déclaration de performance extra-financière). En Europe, ces outils s’inscrivent dans la stratégie nationale bas carbone.
Mieux comprendre ces scopes permet d’agir concrètement sur l’impact environnemental d’un produit, d’une entreprise ou d’un périmètre d’activité. Elle donne aussi des leviers d’action puissants pour une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) solide et efficace.
1.1 Les scopes dans la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
1.2 Scope 2 et Scope 3 : un périmètre essentiel pour le BEGES des entreprises
2. Mesurer et réduire les émissions de Scope 2 et 32.1 Défis et opportunités dans la gestion des émissions indirectes
2.2 Outils de calcul et méthodologies utilisées
3 Comment gérer les émissions de Scope 2 et 3 dans la stratégie RSE3.1 Intégrer les émissions indirects dans la politique environnementale
Introduction aux Scopes 2 et 3
🧮 Les scopes dans la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
Le BEGES d’une entreprise repose sur la classification des émissions de gaz à effet de serre en trois scopes, selon le Greenhouse Gas Protocol. Cette méthode est aujourd’hui reconnue au niveau mondial. Elle est aussi intégrée à la norme ISO 14064, largement utilisée en Europe, notamment dans le cadre des démarches RSE.
▸ Scope 1 : les émissions directes
Il s’agit des émissions directes générées par les sources fixes ou mobiles détenues ou contrôlées par l’entreprise.
Exemples :
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- Combustion de carburants sur site (chaudières, fours, groupes électrogènes),
- Émissions de procédés industriels,
- Flotte de véhicules d’entreprise.
👉 Ces émissions sont comptabilisées sur la base de données internes : volumes de gaz ou fioul consommés, des litrages de carburants, etc.

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- Besoins énergétique dans les bureaux ou les usines,
- Chauffage urbain,
- Vapeur industrielle achetée à un prestataire.

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- Achats de biens et de services,
- Trajets domicile-travail des salariés,
- Logistique amont et aval,
- Utilisation et fin de vie des biens vendus.

🗺️ Scope 2 et Scope 3 : un périmètre essentiel pour le BEGES des entreprises
▸ Pourquoi sont-ils cruciaux ?
Les émissions indirectes sont souvent invisibles dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise. Pourtant, elles ont un poids considérable dans l’empreinte carbone globale. C’est pourquoi de nombreuses organisations intègrent aujourd’hui les scopes 2 et 3 dans leur BEGES.
Cette approche plus complète répond :
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- Aux exigences des investisseurs et des marchés financiers,
- À la stratégie nationale bas carbone,
- Aux réglementations en Europe.
▸ Outils et normes pour cadrer la comptabilisation
Les structures utilisent plusieurs référentiels pour structurer leur mesure :
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- La norme ISO 14064-1,
- La méthode Bilan Carbone® (développée par l’ADEME),
- La Base Carbone (facteurs d’émission reconnus),
▸ Un levier clé pour la stratégie de responsabilité sociétale des organisations
L’intégration des émissions indirectes dans la stratégie permet de :
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- Repérer les activités à fort impact,
- Prioriser les actions de réduction,
- Engager les partenaires de la chaîne d’approvisionnement et les clients dans une démarche commune.
Elle donne ainsi une vision plus complète du cycle de vie des biens et des leviers de transformation disponibles. L’approche ACV (Analyse du Cycle de Vie) est souvent utilisée dans ce cadre.
Les 7 avantages à réaliser le Bilan GES de son entreprise.
Mesurer et réduire les émissions de Scope 2 et 3
⚖️ Défis et opportunités dans la gestion des émissions indirectes
▸ Une collecte de données complexe mais incontournable
Les émissions indirectes du scope 2 (liées à la consommation énergétique, de chaleur ou de vapeur) et du scope 3 (liées aux achats, déplacements, biens vendus, transport, etc.) représentent une part majeure du BEGES de nombreuses structures.
👉 La collecte d’informations pour ces périmètres reste l’un des principaux défis :
- Les éléments du scope 2 peuvent généralement être extraites des factures d’énergie.
- Pour le scope 3, les informations sont réparties chez de multiples acteurs externes (approvisionneurs, distributeurs, clients, partenaires…).
Objectif : obtenir une vision globale de l’empreinte carbone, même si certaines catégories du scope 3 reposent initialement sur des estimations. C’est un point de départ, pas une fin.
▸ Une dépendance qui peut devenir un levier stratégique
Le scope 3 implique des émissions indirectes sur lesquelles l’entreprise n’a pas toujours la main. Cela suppose :
- D’impliquer les partenaires du réseau d’approvisionnement en amont via des outils collaboratifs,
- D’intégrer des clauses carbone dans les appels d’offres (cf. réglementation DPEF, stratégie nationale bas carbone, reporting ESG),
- De co-construire une culture bas carbone à tous les niveaux du cycle de valeur.
💡 Ce défi devient une opportunité : améliorer la performance carbone d’un produit, c’est aussi réduire les coûts, renforcer la résilience et améliorer l’image de marque.
▸ Un champ d’analyse dynamique à suivre dans le temps
Le champ des émissions indirectes évolue :
- Selon le mix énergétique local,
- Selon les modifications de l’offre produit ou des flux logistiques,
- Selon les engagements de responsabilité sociétale des entreprises de l’organisation.
D’où l’importance d’actualiser régulièrement le Bilan GES, d’intégrer les mises à jour dans les rapports ESG et de piloter la baisse avec des outils comme ceux proposés par GCI.
🛠️ Outils de calcul et méthodologies utilisées
Des référentiels fiables pour un bilan carbone crédible
Plusieurs méthodologies reconnues sont utilisées pour mesurer et structurer les émissions de GES :
- La méthodologie Bilan Carbone® (ADEME) : intègre les scopes 1, 2 et 3
- GHG Protocol : standard international de référence, particulièrement prisé par les grandes structures comme Amazon ou Google, pour structurer leurs publications de scope 3.
- ISO 14064-1 : norme internationale de quantification des gaz à effet de serre, indispensable pour une démarche certifiable.
- ACV : permet d’évaluer l’impact carbone d’un produit tout au long de son cycle d’existence (de l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage).
🔍 Ces référentiels permettent non seulement de répondre aux obligations réglementaires (DPEF, CSRD, SNBC), mais aussi de renforcer la cohérence stratégique de l’entreprise autour de son empreinte carbone.
GCI : des solutions opérationnelles pour passer à l’action
Pour aller au-delà du simple calcul, GCI propose une approche modulaire et compatible avec tout Bilan de gaz à effet de serre existant grâce à la Decarbo’Solution®. Elle repose sur trois leviers opérationnels :
🔹Decarbo’Target® : construire un plan d’action de baisse sur l’ensemble du périmètre carbone. Ce module permet de simuler les conséquences de chaque action sur les différents postes du bilan GES et d’ajuster la trajectoire de décarbonation de façon dynamique.
🔹 Decarbo’Supply® : impliquer les fournisseurs dans la démarche. Ce module propose le calcul de l’empreinte carbone des biens et services (PCF, norme ISO 14067), pour une ACV partagée et des achats responsables.
🔹 Decarbo’Tender® : intégrer la dimension bas-carbone dès les appels d’offres. L’entreprise valorise les fournisseurs les plus engagés et oriente ses choix vers les solutions les plus sobres en gaz à effet de serre.
Intégrer les scopes 2 et 3 dans la stratégie de responsabilité sociétale des entreprises
Cette approche donne aux entreprises une vision complète de leur chaîne de valeur et des leviers d’action. Elle permet :
- De hiérarchiser les priorités,
- D’engager les acteurs internes et externes,
- De construire une stratégie RSE alignée avec les enjeux du bilan carbone.
💡 C’est aussi une manière concrète de répondre aux attentes croissantes des partenaires, clients, salariés… et de transformer la réduction des émissions en avantage compétitif.
Comment gérer les émissions de Scope 2 et 3 dans la stratégie RSE
🧩 Intégrer les émissions indirects dans la politique environnementale
Les émissions indirectes des scopes 2 et 3 représentent une part significative de l’empreinte carbone des entreprises. Pour une stratégie RSE efficace, il est essentiel de les intégrer dans le bilan carbone global.
La stratégie nationale bas carbone encourage les organisations à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
📊 GCI : un outil pour piloter les émissions indirectes
La plateforme GCI offre aux entreprises une solution pour mesurer et réduire leurs émissions indirectes. Elle permet de :
- Collecter des informations sur les consommations énergétiques, les achats de produits et les transports aval.
- Calculer les émissions selon les scopes 1, 2 et 3, en conformité avec les normes ISO et les recommandations de l’ADEME.
- Élaborer des plans d’action pour diminuer l’empreinte carbone, en s’appuyant sur des analyses ACV.
Gaëtan COUREUL | Amaury Sport Organisation
A.S.O choisit GCI pour évaluer l’empreinte carbone de ses événements, en commençant par celui du Tour de France.
Benjamin GRIZBEC | Fédération Française de Badminton
La FFBad confie à GCI l’évaluation carbone de ses activités, et se poursuit avec la réalisation du bilan GES de 20 clubs affiliés.
Christophe CHRISTEN | SCHMIDT Groupe
Le Groupe Schmidt a pu enrôler 80% de ses fournisseurs (en termes de volume financier), et réaliser une économie de 242 tonnes de CO2.
Marlène PIVARD | Natural Grass
Natural Grass a été accompagné par les experts carbone de GCI pour la réalisation de son premier bilan des émissions de GES.
🏢 Études de cas : A.S.O et Schmidt Groupe
A.S.O : évaluer le BEGES des événements sportifs
Amaury Sport Organisation (A.S.O), organisateur du Tour de France, a utilisé la plateforme GCI pour réaliser le bilan GES de ses événements. Cette démarche a permis de :
- Identifier les principales sources d’émissions, notamment liées à l’énergie et aux déplacements.
- Mettre en place des actions pour réduire le BEGES, en optimisant la logistique et en sensibilisant les participants.
Schmidt Groupe : impliquer les partenaires au réseau d’approvisionnement dans la stratégie bas carbone
Le Groupe Schmidt a intégré GCI dans sa stratégie bas carbone. Grâce à cet outil, l’entreprise a :
- Évalué les émissions de ses activités, en particulier celles liées aux produits et au réseau d’approvisionnement.
- Collaboré avec ses partenaires industriels pour adopter des matériaux recyclés, réduisant ainsi de 242 tonnes de CO₂ par an pour la nouvelle gamme 2024/2026.
Les émissions indirectes, représentent souvent la majorité des émissions de gaz à effet de serre des entreprises. Elles sont désormais incontournables dans toute stratégie de réduction ambitieuse et crédible des effets liés à l’activité.
Mesurer ces émissions – qu’elles proviennent de l’électricité, des biens achetés ou du déplacement – suppose une collecte rigoureuse de données et l’utilisation d’outils adaptés : Bilan Carbone®, norme ISO, ou plateformes comme GCI.
Intégrer les scopes 2 et 3 dans la politique de responsabilité sociétale des entreprises, c’est agir sur l’ensemble des impacts environnementaux de l’entreprise. C’est aussi répondre aux exigences des rapports ESG, de la CSRD, ou encore de la stratégie nationale bas carbone.
Des organisations comme A.S.O ou Schmidt Groupe montrent qu’il est possible de piloter ses émissions GES, directes et indirectes, avec méthode et ambition. Elles ouvrent la voie à une transition concrète et mesurable.
💡 La baisse des émissions de gaz à effet de serre est désormais un levier de transformation profonde. C’est un enjeu environnemental, mais aussi un choix stratégique, un engagement de performance et de transparence.
Sources
- https://sustainability.google/operating-sustainably/net-zero-carbon/
- https://ghgprotocol.org/sites/default/files/standards_supporting/Chapter9.pdf
- https://globalclimateinitiatives.com/e-brochures-connaissances/scope/
- https://globalclimateinitiatives.com/bilan-carbone/un-deux-trois-et-les-emissions-de-ges-seront-bien-calculees-et-reduites-zoom-sur-lintegration-des-3-scopes-sur-la-plateforme-gci/
- https://globalclimateinitiatives.com/comment-reduire-les-emissions-de-scope-2/
- https://globalclimateinitiatives.com/bilan-carbone/publication-du-decret-1er-juillet-2022-relatif-aux-bilans-demissions-de-gaz-a-effet-de-serre-enfin-le-scope-3-devient-obligatoire/
- https://globalclimateinitiatives.com/scope-4-emissions-evitees-de-quoi-parle-t-on/