Réduire son impact sur la biodiversité grâce au calcul d’un bilan GES
Pour répondre à l’impératif écologique et climatique, la France s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette ambition s’inscrit dans le cadre de l’adoption d’une stratégie nationale bas carbone révisée en 2020, visant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES). La neutralité carbone implique que toute émission de gaz à effet de serre (GES) doit être contrebalancée par la captation du carbone dans des réservoirs naturels tels que les océans, l’atmosphère et les forêts. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de réduire l’empreinte carbone des entreprises, mais également de réduire leur impact sur la biodiversité.
Biodiversité et carbone sont en effet étroitement liés. Dans le même cadre de transition écologique, la France a adopté la Stratégie nationale biodiversité 2030, qui fixe 4 axes de mesures à mettre en place :
- Réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité,
- Restaurer la biodiversité dégradée partout où c’est possible,
- Mobiliser tous les acteurs,
- Garantir les moyens d’atteindre ces ambitions.
La France reconnaît que les deux crises sont complémentaires et que pour résoudre l’une, il faut résoudre l’autre : « la neutralité carbone ne peut être rendue possible que grâce aux solutions que nous offre la nature, et la préservation de la biodiversité implique de limiter le réchauffement de la planète ». Dans cet article, nous allons explorer les liens entre biodiversité et carbone et leur relation avec les activités d’une entreprise.
1. La crise de la biodiversité et la crise climatique : un même combat ?
1.1. Explication de l’effet de serre
1.2. Impact du dérèglement climatique sur la biodiversité
1.3. Impact de la biodiversité sur le dérèglement climatique
2. Calculer son bilan GES pour réduire l’impact biodiversité d’une entreprise
2.1. L’impact des entreprises sur la biodiversité
2.2. L’effet indirect du calcul d’un bilan GES sur l’impact biodiversité d’une entreprise
La crise de la biodiversité et la crise climatique : un même combat ?
☁️Explication de l’effet de serre
Pour bien comprendre le lien entre biodiversité et dérèglement climatique, il faut avant tout comprendre l’effet de serre.
L’effet de serre est le phénomène de rétention des rayons infrarouges émis par le soleil. Le soleil émet entre autres des rayonnements infrarouges, qui sont absorbés par la surface terrestre ou bien réfléchis vers l’espace. Les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère empêchent ces rayonnements de repartir vers l’espace, et les retiennent dans l’atmosphère, causant ainsi une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre.
Il est important de noter que c’est un phénomène naturel : sans effet de serre, la Terre serait à -18°C (contre 15°C avec effet de serre). C’est la trop grande concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, émis par les activités humaines, qui cause le dérèglement climatique.
🌳Impact du dérèglement climatique sur la biodiversité
Selon l’Office Français de la Biodiversité, la biodiversité désigne « l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent». Le dérèglement climatique est l’une des causes majeures de l’érosion de la biodiversité que nous traversons aujourd’hui.
La hausse de la température causée par l’effet de serre menace et perturbe les espèces en modifiant leur milieu physique et en les poussant à s’adapter ou à disparaître. Un million d’espèces sont menacées d’extinction due au dérèglement climatique.
Des exemples de changements de milieux physiques sont par exemple une forte montée des eaux, qui perturbe les écosystèmes insulaires/côtiers, des évènements météorologiques plus fréquents et plus extrêmes, ou bien de fortes chaleurs et sécheresses.
Les espèces sont également poussées à migrer vers des latitudes plus hautes ou des altitudes plus élevées pour échapper à la température. Certaines espèces au contraire profitent de la hausse de la température pour migrer vers des régions plus chaudes où elles n’auraient pas pu vivre auparavant ; ces espèces peuvent être vecteurs de maladies auxquelles les populations locales (humaines mais également végétales et/ou animales) ne sont pas immunisées.
L’acidification des océans due à une trop forte concentration en CO2 entraîne des problèmes de formation de carapaces de calcaire de certains organismes à la base de la chaîne alimentaire (phytoplancton…), et modifie également l’absorption et la propagation des sons dans l’eau, modifiant ainsi le système auditif des animaux marins.
Le climat exerce donc une forte influence sur les écosystèmes et leur fonctionnement, et son dérèglement impacte la biodiversité.
🌍Impact de la biodiversité sur le dérèglement climatique
La biodiversité a également un fort impact sur le dérèglement climatique. Elle a une fonction régulatrice.
Plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre sont absorbées par les terres et les océans, qui forment des puits de carbone naturels. Les zones humides (marais, marécages), malgré qu’elles ne recouvrent que 3% de la surface terrestre, stockent par exemple deux fois plus de carbone que les forêts (qui recouvrent plus de 30% de la surface terrestre), et les habitats océaniques peuvent stocker jusqu’à des taux quatre fois plus élevés de carbone que les forêts.
La gestion et la préservation de ces différents écosystèmes est essentiel pour lutter contre le dérèglement climatique et leur permettre de continuer à absorber nos émissions de GES. Selon l’ONU, environ un tiers des réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires à la neutralité carbone pourrait être réalisé grâce à la capacité d’absorption de la nature.
Calculer son bilan GES pour réduire l’impact biodiversité d’une entreprise
🏗️L’impact des entreprises sur la biodiversité
Tout au long de son activité et quelle que soit son activité, une entreprise exerce une pression sur la biodiversité. Cette pression peut être liée à l’impact d’infrastructures (usines, bureaux…), l’impact lié à des importations de ressources, ou bien encore l’impact de cycle de vie du produit (production, utilisation, fin de vie : enfouissement, incinération, décharge ?).
L’entreprise puise dans le patrimoine naturel les ressources dont elle a besoin pour faire fonctionner ses activités, et ce faisant, a un impact sur la biodiversité. L’entreprise dépend également du bon fonctionnement des écosystèmes pour assurer sa prospérité et la continuité de ses activités, et il est donc dans son intérêt de réduire son effet sur la biodiversité.
🌱L’effet indirect du calcul d’un bilan GES sur l’impact biodiversité d’une entreprise
Réduire cet impact est possible, indirectement, par la réalisation d’un bilan GES.
Comme nous l’avons vu plus haut, les émissions de gaz à effet de serre ont un impact sur la biodiversité en contribuant au dérèglement climatique. Quantifier les émissions d’une entreprise, identifier ses postes d’émissions et les réduire par la suite permet indirectement de réduire son impact biodiversité. Par exemple, si une entreprise identifie de fortes émissions de gaz à effet de serre liées à un matériau spécifique remplaçable, elle peut le remplacer, et moins de pression est exercée sur la biodiversité.
La réalisation d’un bilan GES permet également de sensibiliser l’entreprise en interne aux enjeux environnementaux et d’intégrer des critères environnementaux dans la gouvernance de l’entreprise, qui sera plus prompte à considérer son impact sur la biodiversité et à le réduire.
Comme dit chez GCI, « réduire l’empreinte carbone d’une entreprise c’est la reconnecter à la vie ».
✖️Comment calculer son bilan GES ?
Il existe plusieurs méthodes pour réaliser le bilan GES d’une entreprise.
Le GHG Protocol est la première méthode internationale définie par le World Resources Institute et le World Business Council for Sustainable Development entre 1998 et 2001. Elle catégorise les émissions en différents scopes.
- Scope 1 : les émissions directes de l’entreprise.
- Scope 2 : les émissions indirectes de l’entreprise, liées à la consommation d’énergie finale.
- Scope 3 : les émissions indirectes non contrôlables de l’entreprise, notamment liées à la consommation d’énergie en amont et en aval de la production d’un produit, ainsi qu’à tout son cycle vie (production, utilisation, fin de vie). Le calcul et le reporting de ce scope n’est pas obligatoire dans la méthode du GHG Protocol.
La norme ISO 14064 spécifie les principes et les exigences pour la quantification et la rédaction de rapports sur les émissions de GES. La norme ISO 14064-1, version révisée de la norme ISO 14064 depuis 2018, oblige les entreprises souhaitant s’y conformer à comptabiliser les émissions du scope 3, contrairement à la méthode GHG Protocol.
La méthode dite « réglementaire » du fait qu’elle s’applique au bilan BEGES obligatoire pour certaines entreprises depuis la Loi Grenelle II. Depuis juillet 2022, les trois scopes sont pris en compte dans la réalisation du bilan BEGES.
La méthode Bilan Carbone®, portée par l’association Bilan Carbone et associée à l’ADEME.
La norme ISO 14061 et la méthode réglementaire divisent les émissions en différentes catégories, plutôt que scopes
- Les émissions directes (Ancien scope 1)
- Les émissions indirectes associées à l’énergie (Ancien scope 2)
- Les émissions indirectes associées au transport (ancien scope 3)
- Les émissions indirectes associées aux produits achetés (ancien scope 3)
- Les émissions indirectes associées aux produits vendus (ancien scope 3)
- Les autres émissions indirectes (ancien scope 3)
GCI vous permet de calculer votre bilan GES en s’appuyant sur ces quatre méthodes dans leur dernière version.
Calculer son bilan GES permet de quantifier ses émissions, d’identifier ses principaux postes d’émissions et de mettre en place une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre pertinente et efficace. Ce faisant, une entreprise réduit non seulement son empreinte carbone, mais également son impact sur la biodiversité, qu’il est vital de préserver et restaurer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Prochaine étape, le calcul du bilan GES !
Pour aller plus loin :
- Pourquoi et comment améliorer son bilan GES grâce à l’engagement de ses fournisseurs ?
- Mesurez et améliorez votre Compétitivité Carbone