Rejets de CO₂ : une expression courante… mais scientifiquement inexacte ?

Le terme “rejet de CO₂” est omniprésent dans les médias, les rapports climatiques et les discussions sur la transition écologique. Pourtant, cette expression est scientifiquement imprécise : le dioxyde de carbone n’est pas simplement “rejeté”, mais émis lors de processus de combustion (comme le chauffage, les transports ou l’industrie), contribuant directement au dérèglement du climat.
Malgré cette nuance, parler de rejet de CO₂ permet de sensibiliser plus largement à l’impact environnemental de nos activités sur le climat. Ce mot évoque une notion de déchet invisible, contribuant à la pollution de l’atmosphère.
En communication, les mots comptent. Et si le rejet de CO₂ n’est pas une explication rigoureuse d’un point de vue scientifique, il reste un repère efficace dans le langage courant pour désigner les émissions de gaz à effet de serre. Utiliser cette expression contribue à mieux faire comprendre les enjeux carbone à un large public.
La lutte contre le changement climatique est un enjeu majeur à l’échelle du monde. Les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) jouent un rôle central dans ce phénomène mondial. En France, pays engagé dans la transition écologique, l’empreinte carbone moyenne par habitant était estimée à 9,4 tonnes équivalent CO₂ en 2023.
Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint 52,6 milliards de tonnes équivalent CO₂ en 2021, en hausse de 4,2 % par rapport à 2020. Comme le détaille la base de données européennes EDGAR, les émissions mondiales relèvent principalement des grandes puissances économiques : en 2023, les quatre principaux émetteurs (Chine, États-Unis, Inde et UE27) contribuaient à plus de 55% des émissions directes totales.
Pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et limiter le réchauffement du climat à l’échelle de la planète, il est essentiel de comprendre les sources d’émissions – qu’elles proviennent des États-Unis, de la Chine ou d’autres régions du monde – de mettre en place des stratégies de réduction et de suivre l’évolution de notre empreinte carbone à l’échelle des pays.
1.1 Émissions directes et indirectes
1.2 Les principaux secteurs concernés
2. Les leviers pour réduire les émissions de CO₂e2.1 Transition énergétique et efficacité énergétique
2.2 Mobilité et transport bas carbone
2.3 Économie circulaire et optimisation des ressources
3. Mesurer et suivre l’évolution de son empreinte carbone3.1 Outils de calcul des émissions
3.2 Indicateurs de performance et suivi des progrès
3.3 Exemples d’entreprises ayant réduit leurs émissions de CO₂e
Comprendre les sources des rejets de CO₂e
Pour élaborer des stratégies efficaces de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il est essentiel de comprendre les différentes sources de ces rejets. Les émissions de CO₂e peuvent être classées en deux catégories principales : les émissions directes et les émissions indirectes.
📊 Émissions directes et indirectes
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont classées en trois catégories, appelées scopes, qui permettent de distinguer les sources d’émissions associées aux activités d’une organisation :
-
- Scope 1 Émissions directes : Ces émissions proviennent de sources détenues ou contrôlées directement par l’organisation. Elles incluent, par exemple, la combustion de combustibles fossiles dans les installations fixes (comme les chaudières) ou mobiles (véhicules de l’entreprise), ainsi que les procédés industriels émettant des GES.
- Scope 2 Émissions indirectes liées à l’énergie : Ce sont les émissions associées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetée et consommée par l’organisation. Bien que ces émissions se produisent en dehors des frontières de l’entreprise, elles sont imputables à sa consommation d’électricité.
- Scope 3 Autres émissions indirectes : Cette catégorie englobe toutes les autres émissions indirectes résultant des activités de l’organisation. Cela inclut, par exemple, les émissions liées à la production des biens et services achetés, le transport amont et aval, les déplacements professionnels, l’utilisation des produits vendus, ainsi que la gestion des déchets.

Dans un pays comme la France, les entreprises de plus de 500 salariés ont l’obligation de réaliser un Bilan d’Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) tous les quatre ans, couvrant principalement les scopes 1 et 2. Cependant, pour obtenir une vision globale et complète de leur empreinte carbone à l’échelle des défis mondiaux, il est recommandé d’inclure également le scope 3, car les émissions indirectes peuvent représenter une part significative de l’impact environnemental total d’une organisation.
Pour des données précises et actualisées sur les émissions directes et indirectes en France dans le contexte européen et mondial, il est conseillé de consulter les rapports de l’Agence de la transition écologique (ADEME), qui fournit des informations détaillées sur les émissions de GES par secteur et par catégorie, contribuant ainsi à une approche globale de la lutte pour le climat.
🏗️ Les principaux secteurs concernés
Plusieurs secteurs sont responsables de la majorité des émissions de CO₂e en France. Identifier ces secteurs est crucial pour cibler les efforts de réduction.
-
- 🚛 Transports : Ce domaine est le principal émetteur de gaz à effet de serre en France, représentant environ un tiers des émissions nationaux. Les émissions proviennent principalement des véhicules particuliers, des poids lourds et du transport aérien. Pour atteindre les objectifs climatiques, le gouvernement français vise une réduction de 31 % des émissions des transports entre 2022 et 2030.
-
- 🏭 Industrie : L’industrie française contribue de manière significative aux émissions de CO₂e, notamment à travers la production de ciment, d’acier et de produits chimiques.
-
- 👷 Bâtiments : Le segment résidentiel et tertiaire génère des émissions principalement dues au chauffage des bâtiments, en particulier ceux utilisant des chaudières au fioul ou au gaz. Le remplacement de ces systèmes par des solutions plus écologiques, comme les pompes à chaleur, est encouragé pour diminuer l’empreinte carbone de ce domaine.
-
- 🌾 Agriculture : Bien que moins émetteur en termes de CO₂, le domaine agricole est responsable d’autres gaz à effet de serre, tels que le méthane (CH₄) et le protoxyde d’azote (N₂O). La réduction de l’utilisation d’engrais azotés et la promotion de pratiques agroécologiques sont des mesures envisagées pour diminuer ces émissions.
Comprendre la distinction entre les émissions directes et indirectes, ainsi que l’identification des principaux secteurs émetteurs, est fondamental pour élaborer des politiques climatiques efficaces et atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO₂e en France.
Les leviers pour réduire les émissions de CO₂e
Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par la France à l’horizon 2050, il est essentiel d’activer plusieurs leviers de réduction des émissions de GES. Ces leviers concernent principalement la transition énergétique, la mobilité durable et l’économie circulaire.⚡ Transition énergétique et efficacité énergétique
- Développement des énergies renouvelables : Augmenter la part des énergies renouvelables dans le système de production d’électricité permet de diminuer la dépendance aux combustibles fossiles. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) prévoit une réduction significative des émissions dans le secteur de l’énergie.
- Amélioration de l’efficacité des ressources : Optimiser la consommation d’énergie dans les bâtiments, l’industrie et les transports est crucial. Des mesures telles que l’isolation thermique des bâtiments et la modernisation des équipements industriels contribuent à cette amélioration.
🚗 Mobilité et transport bas carbone
- Promotion des transports en commun et des mobilités douces : Encourager l’utilisation des transports en commun, du vélo et de la marche réduit les émissions liées aux déplacements individuels. Le gouvernement français a fixé de nouveaux objectifs pour baisser les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports.
- Électrification du parc automobile : Remplacer les véhicules thermiques par des véhicules électriques diminue les émissions de CO₂e. Des entreprises françaises, telles que celles engagées dans le Climate Act, s’engagent à réduire leur empreinte carbone en adoptant des flottes de véhicules électriques.
♻️ Économie circulaire et optimisation des ressources
- Réduction des déchets et recyclage : Établir des processus industriels visant à minimiser les déchets et à favoriser le recyclage contribue à réduire les émissions liées à la fabrication de nouveaux matériaux. Ces pratiques permettent de limiter les émissions dans l’atmosphère tout en préservant les ressources en eau, comme le démontrent les politiques environnementales de l’Union européenne.
- Utilisation de matériaux durables : Choisir des matériaux à faible empreinte carbone dans le secteur du bâtiment — que ce soit pour la construction, la rénovation ou la fabrication des éléments utilisés (isolation, menuiseries, revêtements, etc.) — permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. Le cadre réglementaire européen, notamment à travers la directive sur l’efficacité énergétique des bâtiments, impose des exigences strictes à ce sujet. L’impact est loin d’être négligeable : en Europe, le secteur du bâtiment est responsable d’environ 40 % des émissions de CO₂e.
- Perspectives pour la France et l’Europe : Le remplacement progressif du charbon par des énergies renouvelables, encouragé par les politiques européennes, participe à cette transition. La France, comme ses voisins européens, doit concilier développement économique et protection de l’environnement, notamment des ressources en eau.
Ces efforts s’inscrivent dans une dynamique mondiale de réduction des émissions. L’Union européenne joue un rôle pionnier dans ce domaine, avec des objectifs climatiques ambitieux qui tiennent compte de l’origine des émissions, qu’elles proviennent de la fabrication locale ou des importations.
Facilitate the GHG assessment of your providers
Mesurer et suivre l’évolution de son empreinte carbone
Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO₂e, il est essentiel de mesurer précisément son empreinte carbone et de suivre régulièrement les progrès réalisés. Cette démarche repose sur l’utilisation d’outils de calcul adaptés, la définition d’indicateurs de performance pertinents.
🧮 Outils de calcul des émissions
- Base Carbone de l’ADEME : La Base Carbone® est une base de données publique officielle développée par l’ADEME. Elle fournit des facteurs d’émission nécessaires pour réaliser des bilans d’émissions de gaz à effet de serre.
- Nos Gestes Climat : Ce simulateur en ligne permet aux particuliers d’estimer leur empreinte carbone en fonction de leur mode de vie et propose des actions pour la réduire.
Gaëtan COUREUL | Amaury Sport Organisation
A.S.O chooses GCI to assess the carbon footprint of its events, starting with the Tour de France.
Benjamin GRIZBEC | French Badminton Federation
The FFBad entrusts GCI with the carbon assessment of its activities, and continues with the GHG assessment of 20 affiliated clubs.
Christophe CHRISTEN | SCHMIDT Groupe
The Schmidt Group was able to enrol 80% of its suppliers (in terms of financial volume), and save 242 tonnes of CO2.
Marlène PIVARD | Natural Grass
Natural Grass was assisted by GCI's carbon experts in carrying out its first GHG emissions assessment.
📉 Indicateurs de performance et suivi des progrès
Une fois l’empreinte carbone évaluée à l’échelle d’un, d’une entreprise ou même d’une nation, il est crucial de définir des indicateurs de performance pour suivre le changement des émissions rejetées dans l’atmosphère ou générées par les importations. Ces indicateurs peuvent inclure la quantité totale d’émissions (en tonnes de CO₂ équivalent), l’intensité carbone par unité de production ou par chiffre d’affaires, et le pourcentage de réduction des émissions par rapport à une année de référence.
🏅 Exemples d’entreprises ayant réduit leurs émissions de CO₂e
-
- Amaury Sport Organisation (ASO): ASO, organisateur d’événements sportifs majeurs tels que le Tour de France et le Dakar, a entrepris une démarche de réduction de son empreinte carbone. En 2021, l’entreprise a réalisé son Bilan de Gaz à Effet de Serre (GES) avec l’aide de Global Climate Initiatives (GCI), identifiant ainsi les principales sources d’émissions liées à ses activités. Cette analyse a permis à ASO d’établir des actions ciblées pour diminuer ses émissions de CO₂e.
-
- Schmidt Groupe : Spécialisé dans l’aménagement intérieur, Schmidt Groupe a intégré une stratégie bas-carbone en impliquant activement ses fournisseurs. En réalisant son bilan GES avec Global Climate Initiatives, l’entreprise a identifié que 90 % de ses émissions étaient liées à ses achats. Cette prise de conscience a conduit Schmidt à collaborer étroitement avec ses fournisseurs pour réduire l’empreinte carbone de sa chaîne d’approvisionnement.
-
- Natural Grass : Spécialisée dans le développement de pelouses hybrides pour les infrastructures sportives, Natural Grass a réalisé son bilan GES avec GCI. Cette analyse a permis à l’entreprise de mieux comprendre l’impact environnemental de ses produits et services, et d’identifier des leviers pour réduire ses émissions de CO₂e, renforçant ainsi son engagement en faveur de l’environnement.
Ces exemples illustrent comment des entreprises de différents secteurs peuvent, en mesurant précisément leur empreinte carbone et en suivant des indicateurs de performance adaptés, établir des stratégies efficaces pour réduire leurs émissions de CO₂e et contribuer activement à la lutte contre le changement climatique.
Our carbon experts will be happy to give you a free free demonstration of our platform. 🚀
Sources
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat/fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/suivi-emissions-gaz-effet-serre
https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/les-grands-enjeux-de-la-ppe-3
https://petitsfrenchies.com/climate-act-startup-environnement-empreinte-carbone/