Quel est le prix d’un Bilan Carbone®?
Pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris, un réchauffement planétaire limité à 2°C d’ici 2100, et ainsi limiter notre impact climatique, il est nécessaire d’atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est un objectif qui s’inscrit dans la transition énergétique, écologique et sociale nécessaire des pays et des entreprises pour lutter contre le dérèglement climatique et ses conséquences, réduire notre impact et notre empreinte sur l’environnement, et ainsi assurer une planète vivable pour tous.
La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est également un objectif que de nombreux acteurs du secteur privé se sont fixés, à l’horizon 2030 ou 2050. La neutralité carbone signifie que les émissions sont absorbées en totalité par les puits de carbone naturels. Autrement dit, il n’y a pas de déséquilibre entre émissions et absorptions, et la capacité d’absorption des puits de carbone naturels est respectée. Ces puits sont par exemple les océans, l’atmosphère, les forêts, ou encore les tourbes.
Pour atteindre cet objectif, réussir sa transition énergétique et écologique, et réduire son impact et son empreinte, il est nécessaire de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). La première étape est de quantifier ses émissions ainsi que ses principaux postes, grâce à un bilan d’émissions de gaz à effet de serre, ou bilan carbone®. C’est un exercice destiné aussi bien aux entreprises, qu’aux Etats et aux particuliers. Une interrogation populaire est son coût, notamment pour les entreprises. Dans cet article, nous allons explorer les différents coûts, budgets et options pour réaliser un bilan des émissions de GES.
1. Rappel du bilan d’émissions de GES et de ses méthodes
1.1.Une évaluation des émissions
1.2. Les périmètres selon les méthodes
1.3. Bilan des émissions de GES et Bilan Carbone®
2. Le prix du bilan dépend de différents critères
2.1. Les périmètres considérés
2.2. Le temps et la précision consacrés au bilan
3. Comment réduire le prix d’un bilan ?
Rappel du bilan d’émissions de GES et de ses méthodes
☁️Une évaluation des émissions
Un bilan d’émissions de GES est l’évaluation systématique des émissions de gaz à effet de serre générées par les activités d’une entreprise en une année. Ces émissions sont notamment générées par la consommation d’énergie, nécessaire au bon fonctionnement de l’activité de l’entreprise.
📏Les périmètres selon les méthodes
Avant de se pencher sur les différentes méthodes disponibles pour réaliser un bilan des émissions de GES et leur influence sur le périmètre du bilan, il est nécessaire de revenir sur cette notion de périmètre. On en distingue 2 pertinents pour cet article :
- Le périmètre organisationnel : l’ensemble des sites, installations et compétences pris en compte lors d’un exercice de comptabilité carbone d’une organisation.
- Le périmètre opérationnel : l’ensemble des sources d’émissions prises en compte lors d’un exercice de comptabilité carbone d’une organisation.
Selon ce qui est pris en compte dans ces périmètres lors de la réalisation du bilan, les résultats changent, ainsi que les actions à mettre en place. Le périmètre opérationnel notamment diffère en fonction des différentes méthodes existantes pour réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre.
Les premiers périmètres opérationnels sont définis par le GHG Protocol, ce sont les fameux scopes :
- Scope 1 : les émissions directes de l’entreprise
- Scope 2 : les émissions indirectes de l’entreprise (notamment liées à la consommation d’électricité).
- Scope 3 : les émissions indirectes non contrôlables par l’entreprise (notamment liées au développement et à l’utilisation du produit ou service).
Jusqu’en juillet 2022, seuls les Scope 1 et 2 étaient obligatoires dans la réalisation d’un bilan réglementaire, quand bien même le Scope 3 représente la majeure partie des émissions d’une entreprise. Un bilan réalisé avant juillet 2022 est donc moins représentatif des émissions d’une entreprise qu’un bilan réalisé après juillet 2022.
Ces scopes ont été ventilés en plusieurs catégories par les méthodologies qui ont suivi, notamment l’ISO 14064-1, la méthode réglementaire, et la méthode Bilan Carbone®. Les catégories de l’ISO 14064-1 sont par exemple :
- Les émissions directes
- Les émissions indirectes liées à l’énergie (consommation d’électricité).
- Les émissions indirectes liées au transport
- Les émissions indirectes liées aux produits achetés
- Les émissions indirectes liées aux produits vendus
- Les autres émissions indirectes de GES
⚖️Bilan des émissions de GES et Bilan Carbone®
Un bilan d’émissions de gaz à effet de serre diffère d’un Bilan Carbone® dans le périmètre opérationnel pris en compte, c’est-à-dire les catégories d’émissions comptabilisées dans la comptabilité carbone.
Le bilan des émissions de gaz à effet de serre est également obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés, contrairement au Bilan Carbone®, et doit être réalisé tous les 4 ans. Le bilan, ainsi que la stratégie de transition, doivent être publiés sur le site de l’ADEME.
Toutes les méthodes (Bilan Carbone®, GHG Protocol, ISO 14061-1…) ont pour but d’évaluer les émissions pour aboutir à des actions de réduction de ces émissions, et ainsi une réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise et de son impact sur l’environnement. Un bilan des émissions de GES s’inscrit notamment très bien dans le cadre d’une démarche RSE plus transversale.
Le prix du bilan dépend de différents critères
📏Les périmètres considérés
Le premier critère du prix d’un bilan carbone est celui des périmètres considérés.
Commençons par le périmètre organisationnel : il va changer en fonction notamment de la taille de l’entreprise, et des sites à prendre en compte. Un grand compte sera par exemple plus complexe qu’une PME, avec plus de sites à analyser, et une plus grande quantité de données d’activité à collecter. Un plus grand temps d’analyse sera donc nécessaire, ce qui mobilisera plus de ressources, internes ou externes, si l’entreprise fait le choix d’un prestataire. Dans tous les cas, le prix augmente avec la taille de l’entreprise.
A noter que les entreprises de plus de 500 salariés sont légalement tenues de réaliser un bilan d’émissions de GES tous les 4 ans et de le publier, accompagné de sa stratégie de transition, sur le site de l’ADEME. Les plus petites entreprises (PME par exemple) ne sont pas encore concernées, mais le seront peut-être d’ici 2026 avec la CSRD, qui demande un reporting extra-financier plus exhaustif, notamment sur les thématiques climat et RSE.
Le périmètre opérationnel quant à lui, change en fonction de la méthode choisie et du caractère obligatoire ou non du bilan réalisé. Une entreprise non soumise à l’obligation de réalisation de son bilan d’émissions de GES peut réaliser un bilan sur les scopes 1 et 2 par exemple, et non le scope 3.
En tous les cas, plus le périmètre organisationnel et opérationnel est grand, plus le coût du bilan total augmente.
⏱️Le temps et la précision consacrés au bilan
Selon le temps consacré au bilan et son degré de précision, les coûts varient.
Un bilan d’émissions de GES peut se réaliser en 15 minutes sur des simulateurs gratuits. Toutefois, les résultats obtenus ne seront qu’approximatifs au mieux, et ne permettront pas une véritable analyse poussée et précise des émissions de l’entreprise, de ses principaux postes d’émissions, ou la mise en place d’une stratégie de réduction des émissions efficace et pertinente.
Au contraire, un bilan réalisé sur plusieurs jours-hommes, avec un accompagnement personnalisé et une collecte des données poussée permettra de prendre le temps d’analyser les données collectées, d’en tirer les bonnes conclusions et un plan d’action précis.
Plus le temps consacré au bilan (en jours-hommes notamment) et son degré de précision augmentent, plus le prix augmente également.
👨💻En interne ou en externe
Une entreprise peut choisir de réaliser son bilan des émissions de gaz à effet de serre de deux manières : en interne, ou en faisant appel à un prestataire.
En interne, le coût financier se limitera à la formation d’une ou plusieurs personnes pour mener la mission à bien. Toutefois, la formation est longue, et la ou les personnes ne seront pas expérimentées lors de la réalisation des premiers bilans.
Faire appel à un prestataire est plus coûteux, mais présente l’avantage d’une prestation réalisée par des professionnels expérimentés et efficaces.
↔️Le choix du prestataire
Dans le cas d’un bilan réalisé par un prestataire, le choix de ce dernier va également influencer le prix.
En effet, selon la réputation, la taille, les prestations proposées, et l’expérience du prestataire, le prix évolue. Un nouveau cabinet aura tendance à proposer des prix moindres que ceux d’un cabinet plus établi et expérimenté.
Le prix peut également changer en fonction du type de prestataire : cabinet, ou logiciel SaaS.
Tous ces critères variant d’une entreprise à une autre, il faudra réaliser un devis pour obtenir le prix final adapté à la situation de l’entreprise souhaitant réaliser son bilan. Habituellement, on compte quelques milliers d’euros minimum, qui peuvent aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon les entreprises et les prestataires concernés.
Comment réduire le prix d’un bilan ?
💰Les subventions pour les PME et TPE
Les entreprises de moins de 500 employés bénéficient de la subvention Diag Décarbon’Action mise en place par BPI France et l’ADEME, à condition que ce soit leur premier bilan.
Cette subvention permet un financement de 40 à 60% d’un bilan à 10 000€, selon le nombre d’employés de l’entreprise. Le financement est de 40% pour les entreprises de 250 à 499 employés, et 60% pour les entreprises de moins de 250 employés.
Ce dispositif comprend la réalisation du bilan, la co-construction d’une stratégie de réduction des émissions, ainsi que l’accompagnement à la mise en place des premières mesures, sur 12 jours-homme.
🖥️Choisir un logiciel
Nous l’avons dit plus haut, le choix du prestataire influe sur le prix final du bilan carbone en ligne, et notamment le choix entre un cabinet ou un logiciel SaaS, comme GCI.
Les logiciels permettent de choisir très précisément ce que l’on achète, et une offre plus à la carte. Par exemple, GCI offre un abonnement annuel à la plateforme de 450€. Cet abonnement ouvre l’accès à la plateforme et son support, mais pas à l’accompagnement par un ingénieur carbone. Une entreprise peut donc choisir entre un simple accès à l’outil, ou un accompagnement plus personnalisé. D’autres prestations sont disponibles, à la guise de l’entreprise concernée.
Choisir un logiciel SaaS, et ensuite choisir exactement ce dont on a besoin, permet ainsi de réduire le prix du bilan carbone.